Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Perrier, Henri: Les Wouwerman
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0386

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
368

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

second terme, commencé depuis cinq à six jours, et qu’en second lieu il s’était fait
recevoir comme élève chez Jacob de Welh; en conséquence, Wouwermans demanda
que les commissaires lui ordonnassent de payer le trimestre entier. En réponse à cette
plainte, ils résolurent d’inviter Koort Witholt à comparaître, et, en cas de refus de sa
part, de faire défendre qu’on l’acceptât dans aucun atelier ni chez Jacob de Weth,
avant que le différend entre le maître et l’élève ne fût terminé, sous peine d’amende,
d’après l’article 6; sur quoi Wouwermans se retira. »

M. le docteur Yan der Willigen a eu mille fois raison en parlant des Notules :
« Beaucoup de ces annotations, dit-il, me parurent si intéressantes, que je n’osais son-
ger à ne livrer que quelques extraits. » C’est grâce à cet excellent système que nous
connaissons la solution donnée, en mars 1642, parles commissaires de laGilde de Saint-
Luc, à la plainte de Philip : « Philips Wouwerman (sic), peintre, s’étant présenté
comme maître, et Coort (sic) Witholt comme disciple, ainsi qu’il est dit à l’article 5
sur la séance tenue le 4 février, le premier réclama le payement du trimestre que le
second avait commencé; celui-ci reconnut avoir entrepris la peinture d’un portrait
après le premier trimestre, mais il refusa de le payer en entier, soit 15 florins; cepen-
dant, par l’intermédiaire des commissaires, les deux parties finirent par s’entendre, et
il fut résolu que Coort Witholt payerait à maître Wouwerman 7 florins et demi, qu’il
remettrait au Doyen dans les quinze jours; dont Wouwerman payera deux sous au
domestique do la confrérie pour la citation de Witholt et huit sous pour la défense
qui lui fut faite. »

Philip fut, lui aussi, commissaire de la Gilde en 1643.11 mourut en mai 1668. D’après
un écrit fort curieux de Vincent Yan der Yinne, le petit-fils du Vincent Laurensz. qui
fut l’élève favori de Frans Hais, écrit dont M. Van der Willigen nous donne la tra-
duction, Philip, qui, dans l’espace d’une bien courte vie, a produit une si énorme quan-
tité de tableaux dont aucun ne sent l’improvisation, Philip, que nul n’a songé à quali-
fier de viveur, le maître charmant dont le moindre tableau vaut aujourd’hui son
pesant d’or, a connu la misère et le triste cortège de souffrances de tout genre qu’elle
traîne à sa suite. Vincent Van der Vinne s’exprime ainsi en parlant des artistes de
Harlem : « De l’existence de ce grand nombre de peintres, on devrait conclure que
c’était une profession importante et lucrative, mais il est prouvé que beaucoup d'entre
eux sont devenus pauvres en travaillant et ont eu plus de peine à pourvoir à leur
entretien qu’à achever une belle toile;»et quoiqu’il soit reconnu que les peintres n’ont
pas toujours été très-économes, tous cependant n’ont pas été des dissipateurs. On
pourrait appuyer cette assertion de plusieurs exemples, entre autres de Philip Wouwer-
man, qui, se trouvant dans le besoin, fut soutenu par le curé B. Cats, dont P. Holsteyn
reproduisit le portrait. Il est vraiment étonnant que Ph. Wouwerman, qui ne fui
jamais accusé de dissipation, ait été aussi pauvre, car il possédait un grand talent. Il a
prouvé que ce secours lui avait fait un grand plaisir, en offrant au curé un beau tableau
de sa main, représentant saint Hubert. »

Quand on parle de Philip, on s’attache généralement à faire des phrases bien sen-
ties sur la chasse et l’équitation, on se préoccupe beaucoup plus de faire montre de
science hippique et cynégétique, que d’étudier l’homme et les luttes de sa vie. Ne
serait-il pas grand temps de s’efforcer à reconstituer cette existence aussi laborieuse
que pénible, contraste étrange avec cette foule d’œuvres charmantes consacrées aux
loisirs élégants des grands seigneurs et des nobles dames?

Il serait intéressant aussi de se livrer à des recherches au sujet du séjour que fit en
 
Annotationen