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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Perrier, Henri: Les Wouwerman
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0387

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WOUWERMAN.

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France Pieter Wouwerman; il a habité Paris, comme le prouve la Vue prise du
Pont-Neuf', du musée de Brunswick; la Vue prise du Pont-Neuf pendant le carna-
val, du musée de Copenhague, et la Vue de la tour et de la porte de Nesle vers 1664,
toile importante du musée du Louvre.

Pieter fait exception parmi les trois frères; il a vécu soixante ans, si la date de sa
mort est bien 1683, ce qui n’est point parfaitement établi; Philip, ce producteur si
prodigieusement fertile, n’avait que quarante-neuf ans en 1668, époque de son décès,
et Jan a été enlevé bien jeune encore, en 1666, à trente-sept ans!

Je viens, comme tant d’autres, de faire mon pèlerinage, le pèlerinage de la Bel-
gique, pour visiter à Bruxelles les riches expositions de la Société néerlandaise de
bienfaisance et de M. John W. Wilson. Ma bonne étoile m’y a fait rencontrer une
œuvre de choix de chacun des trois frères : de Pieter, un tableau tellement fin, d’une
touche si spirituelle, d’une composition si heureuse, que c’est vraiment tout à fait hors
pair pour ce maître, et que l’on comprend qu’on ait pu vendre une production d’un
tel mérite pour un Philip ; le monogramme de l’aîné recouvrait en effet celui de Pieter
qu’il a été facile de faire reparaître; cette excellente peinture, exception probablement
unique, vient d’être acquise par un des grands collectionneurs de Londres.

Le Jan était autrefois dans la galerie de ce marquis de Hastings qui gagna le grand
prix de Paris et que la rage du sport tuait l’année suivante.

Je viens de retrouver dans la collection John W. Wilson le Pont rustique, — c’est
ainsi que s’appelle ce tableautin qui vaut plus d’un grand tableau prétentieusement
académique; ce n’est rien et c’est exquis. Je laisse la parole au catalogue :

« Toute la gauche du tableau est occupée par une rivière; un pont de bois que
traverse un paysan relie ses deux rives, à l’arrière-plan ; à droite, une route escarpée
au bout de laquelle est assis un campagnard. Derrière la route, une ferme et deux
arbres.

« Ciel très-fin, semé de nuages qui voilent en partie le soleil. »

Lorsqu’on a bien vu et étudié ce petit panneau, on ne l’oublie jamais; c’est en
effet un précurseur, il est traité, dans un sentiment agreste d’une extrême justesse, qui
annonce l’école moderne de paysage.

Quant au Philip, il s’agit d’une de ses œuvres les plus importantes, les Bords du
Rhin ou les Baigneurs, grande toile d’une finesse extrême qui a fait partie de la splen-
dide collection du comte de Brühl, le fastueux favori de l’Électeur de Saxe, Auguste,
roi do Pologne, le monarque titubant :

Quand Auguste était gris, la Pologne était ivre.

M. Boilvin a gravé avec un charme infini cette composition, dans laquelle Philip
Wouwerman s’est ingénié à réunir les épisodes les plus variés, a condenser en quelque
sorte plusieurs de ses tableaux en un seul.

HENRI PERRIER.

VIII. — 2" PÉRIODE.

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