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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Andrea Mantegna, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0022

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14

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Ces études, passionnément poursuivies, aboutirent en 1448 à un
premier tableau, malheureusement perdu. Pour le grand autel de
Santa-Sofia, de Padoue, Mantegna peignit un retable que Vasari a
vu, qu’il a admiré, mais dont il n’indique pas le sujet. Il se borne à
le signaler comme une peinture qui semble faite bien plus par un
maître depuis longtemps exercé que par un giovanetto. Ce dernier mot
prouve avec évidence que Vasari avait remarqué l’inscription qui, à
Santa-Sofia, se lisait au-dessous du tableau et dont le texte nous a
été conservé par Scardeone dans son livre sur les antiquités de
Padoue. Elle était ainsi conçue : Andréas Mantinea Patavinm ann:
septem et clecem natus sua manu pinxil. 1448. C’est en s’appuyant sur
ce texte, impossible à contrôler aujourd’hui, qu’on a fixé à 1431 la
date de la naissance de Mantegna. Malheureusement l’œuvre ne se
retrouve plus. Brandolèse et les guides du xviiie siècle visitent l’église
de Santa-Sofia sans parler de cette peinture, qui existe peut-être
encore, mais qui, n’ayant pas été décrite autrefois, serait difficilement
reconnue h La disparition du tableau de Santa-Sofia est un des regrets
de l’histoire : pour la biographie de Mantegna, cette œuvre juvénile
et peut-être un peu rude marquait le point de départ.

D’après Selvatico, il existerait une autre peinture qui nous donnerait
des informations sur le talent de Mantegna au temps de sa jeunesse;
mais, si nous en parlons ici, c’est uniquement pour éviter au lecteur
l’ennui de recherches inutiles. Ce tableau serait une Annonciation,
conservée au Musée de Dresde, et porterait ou aurait porté sur un
pilastre l’inscription : Andréas Mantegna Patavinus fec.it an. 1450. Le
commentateur ajoute cependant que, lorsqu’il a visité Dresde en 1845,
cette inscription était scomparsa par suite de la maladresse d’un
restaurateur trop zélé. Sur cette prétendue Annonciation de Mantegna,
la vérité nous est dite par Julius Hubner dans la préface du catalogue
de 1862. Le tableau, venu de Bologne en 1750, était depuis longtemps
suspect. Lors d’une restauration effectuée en 1840, l’inscription à
laquelle Selvatico attachait tant d’intérêt fut reconnue apocryphe et
elle disparut, non par une maladresse, mais à la suite d’un nettoyage
volontaire. Le tableau existe encore à Dresde, il a seulement changé
de nom. Le pseudo-Mantegna est devenu un Pollaiuolo douteux.
Rayons-le de nos papiers.

Nous serons plus heureux avec une œuvre qui aurait été exécutée

1. Il faut dire toutefois que, dans le commentaire qu'il a joint à la notice de
Vasari, Selvatico, utilisant le témoignage du poète Maganza, croit pouvoir assurer
que le personnage principal du tableau était une Vierge.
 
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