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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 1
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Lecoy de La Marche, Albert: L' art d'enluminer, 2: manuel technique du quartorzième siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0073

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L’AllT D’ENLUMINER.

61

On vient de voir que certaines couleurs recevaient, au moment
d’ètre appliquées par le pinceau, un nouvel et dernier apprêt : on
appelait cela les fleurir (florizare). Mais ce terme ne signifiait pas
seulement qu’on leur communiquait, à l’aide du blanc d’œuf, du miel
et de la gomme, un éclat tout spécial; il voulait dire aussi qu’on les
rendait par là plus particulièrement aptes au dessin des fleurs (jlori-
zanlur, sive ex eis flores fiunl). En effet, celles qu’on « fleurissait » le
plus souvent, c’étaient l’azur naturel, l’azur d’Allemagne, le tournesol
bleu ou violet, le cinabre, c’est-à-dire les couleurs consacrées pour
les fleurs, les fioritures des lettres, les ornements légers qui couvraient
les marges des manuscrits. Cet apprêt se donnait au moyen d’une
combinaison quelconque des substances onctueuses dont je viens de
parler; mais, pour le cinabre, on y ajoutait parfois de la lessive et
du minium, et l’on passait le tout à différentes reprises 1.

Un autre préparatif de la dernière heure consistait, pour l’artiste,
à éclaircir toutes ses couleurs, quelles qu’elles fussent, avec une très
légère dose de céruse. Ce procédé était surtout recommandé pour le
bleu, le rose, le vert et, en général, pour les premières couches; il
permettait de repasser ensuite le pinceau, là où il le fallait, avec des
tons plus foncés, qui ressortaient alors beaucoup mieux. Mais, en
dehors de ces trois nuances, il était quelquefois préférable d’employer
la couleur pure, sans addition de blanc U

A. LE C O Y DE LA MARCHE.

(La fin prochainement.)

1. Nos 20, 21, 22, 23.

2. Nos 26, 29.
 
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