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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La collection Charles Stein, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0128

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112

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nous dispense d’insister sur cette manifestation grandiose et charmante
de l’art français, à son apogée au xme siècle.

Cet art réclame également un polyptyque des plus importants. Un
dais, abondamment décoré de crochets feuillagéset soutenu par deux
étages de menues colonnes, abrite des figures en ronde bosse. Dans le
haut, le Christ du Jugement dernier est assis entre deux anges portant
les instruments de la Passion ; dans le bas, la Vierge est également
accompagnée de deux anges. Puis sur les deux registres des quatre
volets qui, en se repliant, enveloppent cette partie centrale, sont, un
peu arbitrairement distribuées, quelques scènes de l’enfance du
Christ. Parmi elles on reconnaît les deux figures de la Vierge et de
saint Jean qui, dans d'autres monuments du même genre, sont d’ordi-
naire placés de chaque côté du Christ, suivant une tradition constante
des représentations du Jugement dernier, tel qu’il se développe
au tympan de nos cathédrales du xii6 au xme siècle.

Une plaque dont les figures d’un relief très prononcé représentent
la Vierge couchée, la tête appuyée sur une main, et abaissant l’autre
sur l’Enfant Jésus couché dans ses langes au-dessous d’elle, entre
l’âne et le bœuf, est une œuvre du xive siècle, des plus importantes et
des plus belles.

Dans quelle partie de l'Italie fonctionnaient les ateliers d’où sont
sorties tant de crosses d’un caractère plus archaïque que les inscrip-
tions en lettres d’or bordées de rouge qui courent sur la plupart
d’entre elles? Une opinion assez commune est que ces ateliers étaient
établis au nord de l’Adriatique, où ils auraient travaillé pour toute la
péninsule, car on en trouve partout, et cela seul peut infirmer ce que
cette opinion aurait de trop absolu.

Un disque ayant servi de couverture à une boîte, qui n’a pas dù
renfermer un miroir, malgré sa ressemblance avec ceux qu’il n’est
pas rare de rencontrer dans les collections, représente l’Adoration des
rois. C’est un rare spécimen de l’ivoirerie italienne du xve siècle en
dehors des retables et des coffrets si communs où l’os, d’ailleurs,
remplace souvent l’ivoire. L’inscription Memento mey o Mater Dey en
lettres carrées gothiques, dont chaque mot est séparé par une fleur
de lis, est réservée à l’intérieur et montre une singulière orthographe,
qui aiderait peut-être à préciser l'origine de cet ivoire.

Le bois. — Parmi les rares œuvres de la sculpture en bois
du xme, nous citerons tout d’abord une statue de grandeur naturelle,
représentant la Vierge assise, un pied sur le dragon, tenant debout
 
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