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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La collection Charles Stein, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0132

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

et portant un grand arc central entre deux petits. La partie inté-
rieure consiste en une table à quatre pieds en fuseau, avec un ressaut
central, portant un coffre à vantail sculpté. La différence consiste en
ce que le coffre occupe toute la table, dans l’un, et n’en occupe que la
partie centrale dans l’autre, ce qui n’en est que plus élégant. Un
objet quelconque peut être placé sur chaque extrémité de la table,
dans l’entre-colonnement des arcs extrêmes.

Nous citerons encore quatre magnifiques panneaux servant de
vantaux à un buffet à deux corps, où de longues figures de divinités
sont encadrées dans des ovales entourés de chimères, de trophées, etc.,
et deux autres panneaux, non montés, portant les figures de Mars et
de Vénus dont le relief un peu plus ressenti est soutenu par des mou-
lures plus puissantes : œuvres françaises, en bois de noyer, de la
seconde moitié du xvi° siècle, ainsi qu’un coffre dont la face est
remplie par un bas-relief représentant Joseph reconnu par ses frères,
encadré par deux cariatides d’une exécution un peu molle.

Les coffres de deux contadores tout garnis de « layettes » aux
« tiroirs » de fer, et de vantaux couverts de grotesques d’une fantaisie
inimaginable et d’une fierté d’exécution magistrale, représentent
l’art espagnol du xvie siècle.

A voir cette ornementation énergique où l’influence de l'Ecole
florentine, telle que Michel-Ange l’a faite, se reconnaît avec évidence,
on serait tenté de croire ces meubles plus avancés dans le xvi° siècle
qu’ils ne le sont. La date de 1527, inscrite en relief sur le panneau
d’une « layette » que M. Ch. Stein nous a gracieusement offerte pour
le Musée de Cluny, montre à quelle époque il faut faire remonter l’art
auquel on attache le nom de Berrugete.

Cristal de roche. — M. Ch. Stein ne possède qu'une intaille,
mais elle est d’importance, moins par ses dimensions, qui sont à peu
près celles de la gravure que nous en donnons, que par le nom de
celui qui l’a exécutée et dont elle porte la signature. Celui-là n’est
autre que Iohannes Bernardi, de Castel Bolognese, médailleur et
graveur d’Alphonse Ier de Ferrare, du pape Clément VII et d’Alexandre
Farnèse pour qui il a intaillé les plaques de cristal de roche du magni-
fique coffret du Musée de Naples. Le cristal de roche, qui permet de
juger par transparence du mérite de l’œuvre, semble avoir été sa
matière de prédilection, car c’est elle qu’il a employée pour y graver
la Crucifixion qui accompagne ces lignes.

Une plaquette ovale en bronze, que possède le même cabinet,
 
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