GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
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donne quelque vie à l’argent qui, sans ces réveils, risque de rester un
peu morne quand il se noircit.
C’est en Allemagne également qu’a dû être fabriqué, vers la fin
du xiie siècle, un grand calice dont la coupe hémisphérique est portée,
par l’intermédiaire d’une tige basse qu’interrompt un noeud, sur un
pied circulaire. Le Christ et les douze Apôtres, représentés en buste
sous une arcature, sont gravés sur la coupe : les quatre symboles
évangéliques sont ciselés sur le nœud au-dessous de cette inscription
gravée sur la tige : AArE BENIGNE DEYS, et plusieurs saints,
allemands pour la plupart, sont également ciselés en relief sur le pied
autour duquel est gravé ce vers léonin, invocation des donateurs du
calice :
Dantibvs hoc donvm regnvm dav.pe polorvm.
Malheureusement, ils n’ont fait inscrire ni un. nom ni une date.
De petits trous percés autour du limbe de la coupe, et une inscrip-
tion en lettres gothiques du xve siècle qui ne donne que des noms dé
saints, prouvent qu’une addition a dû être faite à ce calice afin de le
transformer en reliquaire, fort probablement.
A peu près de la même forme que cette belle pièce, mais avec
plus d’élégance, est le calice d’époque un peu postérieure que la
Gazette des beaux-arts a déjà publié en 1878. Le nom de celui qui l’a
fait exécuter, et qui s’appelle Pelagivs, et le saint en l’honneur de
qui il a été offert et qui est l’apôtre saint Jacques, montrent qu’il
s’agit d’une œuvre espagnole. Ce calice est accompagné de sa patène
que circonscrivent ces deux vers léonins :
Carnem cjvm gvstas non adterit vlla vetvslas.
Perpetvvs cibvs et regat hoc revs, Amen.
Un calice italien à coupe profonde, d’un style intermédiaire entre
le xvG et le xvie siècle, présente surtout un grand intérêt par les
émaux qui décorent sa fausse coupe, son nœud et son pied. Ces
émaux qui représentent des saints en buste, et qui sont peints,
sont de physionomie absolument italienne et rares à rencontrer.
Ajoutons que l’exécution en est excellente, et qu’un poinçon d’orfèvre,
représentant un arbalétrier qui marche son arme sur l’épaule, est
frappé sous le pied.
Un autre calice, enfin, celui que la Gazette des beaux-arts a re-
produit à l’occasion de l’Exposition de 1878, où il figurait avec sa
patène finement gravée de scènes de l’enfance du Christ, est un
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donne quelque vie à l’argent qui, sans ces réveils, risque de rester un
peu morne quand il se noircit.
C’est en Allemagne également qu’a dû être fabriqué, vers la fin
du xiie siècle, un grand calice dont la coupe hémisphérique est portée,
par l’intermédiaire d’une tige basse qu’interrompt un noeud, sur un
pied circulaire. Le Christ et les douze Apôtres, représentés en buste
sous une arcature, sont gravés sur la coupe : les quatre symboles
évangéliques sont ciselés sur le nœud au-dessous de cette inscription
gravée sur la tige : AArE BENIGNE DEYS, et plusieurs saints,
allemands pour la plupart, sont également ciselés en relief sur le pied
autour duquel est gravé ce vers léonin, invocation des donateurs du
calice :
Dantibvs hoc donvm regnvm dav.pe polorvm.
Malheureusement, ils n’ont fait inscrire ni un. nom ni une date.
De petits trous percés autour du limbe de la coupe, et une inscrip-
tion en lettres gothiques du xve siècle qui ne donne que des noms dé
saints, prouvent qu’une addition a dû être faite à ce calice afin de le
transformer en reliquaire, fort probablement.
A peu près de la même forme que cette belle pièce, mais avec
plus d’élégance, est le calice d’époque un peu postérieure que la
Gazette des beaux-arts a déjà publié en 1878. Le nom de celui qui l’a
fait exécuter, et qui s’appelle Pelagivs, et le saint en l’honneur de
qui il a été offert et qui est l’apôtre saint Jacques, montrent qu’il
s’agit d’une œuvre espagnole. Ce calice est accompagné de sa patène
que circonscrivent ces deux vers léonins :
Carnem cjvm gvstas non adterit vlla vetvslas.
Perpetvvs cibvs et regat hoc revs, Amen.
Un calice italien à coupe profonde, d’un style intermédiaire entre
le xvG et le xvie siècle, présente surtout un grand intérêt par les
émaux qui décorent sa fausse coupe, son nœud et son pied. Ces
émaux qui représentent des saints en buste, et qui sont peints,
sont de physionomie absolument italienne et rares à rencontrer.
Ajoutons que l’exécution en est excellente, et qu’un poinçon d’orfèvre,
représentant un arbalétrier qui marche son arme sur l’épaule, est
frappé sous le pied.
Un autre calice, enfin, celui que la Gazette des beaux-arts a re-
produit à l’occasion de l’Exposition de 1878, où il figurait avec sa
patène finement gravée de scènes de l’enfance du Christ, est un