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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La collection Charles Stein, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0144

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126

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

accompagne celui-ci, est à noter pour son inscription, Agnvs Dey quy
lollis, dont l’orthographe rappelle par les y celle d’une boîte d’ivoire
italienne, destinée au même usage, dont nous avons parlé plus
haut.

En tête des bijoux de parure appartenant à la Renaissance et à
l’art italien, nous placerons un médaillon circulaire encadré dans un
cartouche à enroulements symétriques chargés de pierreries. Apollon
et Marsyas y sont représentés en petites figures de ronde bosse d'une
si excellente exécution qu’elles ne perdent rien à être examinées à
la loupe. On s’étonne même que la main d’un homme ait pu acquérir
assez de précision pour arriver du premier coup, non seulement à
modeler une tête de quelques millimètres de hauteur, mais encore à
lui donner un caractère déterminé au moyen de quelques touches
nettes et incisives. Les figures, sauf celle de Marsyas, et les fonds
sont émaillées. Le revers est décoré de grotesques en émail translucide
dans le style des petits maîtres de la seconde moitié du xvie siècle.

Un médaillon ovale où, sur un fond de jaspe entouré d’une
guirlande de lauriers, se détachent les figures de Mars et de Vénus,
montre un ingénieux emploi des perles baroques. Les corps des deux
divinités en sont faits, si les têtes et les membres sont exprimés par
l’or émaillé. Mais la perle du corps de Vénus est si heureusement
choisie qu’on la dirait façonnée tout exprès. Suivant une pratique qui
s’introduisit dans la bijouterie à la fin du xvi° siècle, des pierres
sont serties sur les terreins émaillés de vert, et détruisent l’unité de
bijoux qui se recommandent surtout par les qualités du dessin et de
la composition.

Une grande pendeloque en forme de miroir octogone, en cristal de
roche décoré de fixés très fins représentant des scènes de la Passion,
montée en or émaillé de blanc losangé de couleur, appartient encore
à l’art du Midi, italien ou espagnol, au xvie siècle. Mais c’est à l’Alle-
magne, si habile à façonner les métaux quels qu’ils soient, qu’il faut
attribuer cinq « pont-à-col » en forme d’oiseau, dont le corps est
formé soit d’une grosse pierre, soit d’une perle baroque, tandis que
le reste est fait d’or émaillé : un griffon d’émeraude tenant un lézard
dans ses serres; un léopard émaillé de gris verdâtre moucheté de
noir, et enfin le dauphin que nous publions.

Quelques bagues en or, parmi lesquelles nous en distinguerons
une formée de deux consoles se rattachant à une haute batte où est
enchâssé un saphir octogone, et deux montres du xvne siècle, l’une
octogone en cristal de roche, l’autre ovale en cuivre gravé, et une
 
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