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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La collection Charles Stein, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0147

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LA COLLECTION S TE IN.

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d’évangélistes ou de saints, réservés en métal, dont les profondes
gravures sont remplies de ce qu’on appelle l’émail de niellure. Ce
genre de travail se rencontre moins fréquemment à Limoges qu’en
Italie et même en Allemagne.

Une navette à encens du xvc siècle est précisément un exemple de
cette façon particulière dont les Italiens ont surtout traité l’émail
champlevé. Les deux bustes de la Vierge et de Lange, empruntés à
l’art gracieux de Beato Angelico, ne sont en définitive que des
gravures dont les traits niellés s’enlèvent sur un fond d’émail bleu.

L’émail translucide sur relief est représenté par un petit disque
où est figuré le Jugement dernier. Les figures sont exprimées par le
métal du fond, qui est de l’argent, tandis que les draperies sont
émaillées ainsi que le champ. Ce disque sert de couvercle cà une boite
qui a été munie, au xvie siècle, d’un pied et d’une poignée afin de
pouvoir servir de Paix.

Ce qu’on appelle les émaux peints, bien que la peinture ne soit
pour rien dans leur exécution, se recommande plus par la qualité que
par le nombre. Nous placerons en tête une Vierge à mi-corps, tenant
l’Enfant Jésus debout, posé sur son manteau, dans un encadrement
d’architecture, exécutée sur argent avec rehauts d’or, par Nardon
Pénicaud; puis une Vierge allaitant l’Enfant Jésus, œuvre très inté-
ressante, d’abord parce que le caractère individuel de la tête semble
indiquer qu’il s’agit d’un portrait; puis par le procédé de son
exécution, que L. Limosin a seul pratiqué à Limoges. Sur un fond
général d’émail blanc, qui a dû être cuit au préalable, il a fait en
bistre roux le dessin et le modelé sommaire de sa composition. Il a
laissé telles quelles les carnations et les broderies de la guimpe,
mais il a légèrement glacé de couleur transparente, tannée et verte
de deux tons, les costumes et les draperies qu’il a, par places,
éclairés de blanc : les hachures de la préparation indiquant les
ombres. Un bleu nuageux couvre le fond. C’est une œuvre charmante
et légère, un peu plus qu’un croquis en émail.

Le procédé est à peu près le même, mais moins varié, dans la
petite plaque d’émail que nous reproduisons, et qui représente un
Triomphe d’après Mantegna. Les traits, d’une grande finesse, ont été
faits par une main des plus expertes sur l’émail blanc, puis on a
particularisé quelques draperies avec un peu d’émail coloré déposé
sur les seules parties dans l’ombre.

Nous croyons cet émail italien, bien que la même collection nous
montre une petite plaque ovale, exécutée fort probablement par la
- 2e PÉRIODE. 17

XXXIII.
 
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