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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 5
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0457

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GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

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de celles de Tanagre, où les explorateurs clandestins ont fait fortune, on a
remué le sol de Dodone, de Delphes, du sanctuaire d’Apollon Ptoos à
Acræphiæ, deTégée, deNémée, d’Élatée, d’Epidaure; en Attique, l’Allemagne
a exploré Menidi et Sunium; la Grèce, malgré l’embarras de ses finances, a
trouvé moyen d’exécuter des travaux considérables sur l’acropole d’Athènes,
au Pirée, à Spata, à Eleusis. Partout des temples et des tombeaux ont reparu
à la lumière, enrichissant de précieuses dépouilles les collections de la Grèce
et de l’Europe. Jusque sur les bords de la mer Noire, dans ce Bosphore
cimmérien si fécond en merveilles d’orfèvrerie, l’art grec est sorti de tombes
vingt fois séculaires pour exciter l’admiration de notre temps.

Le monde sémitique et phénicien appartient plutôt aux archéologues
qu’aux artistes ; c’est là surtout que l’avenir, un avenir meilleur pour ces mal-
heureuses régions, peut compter sur des découvertes importantes. En bien
des points encore, la superficie même du sol est inconnue. De l’Arabie nous
sont arrivés les premiers spécimens de l’art himyaritique; en Syrie et en
Palestine, plusieurs nécropoles ont été fouillées. L’Égyte, grâce à M. Maspéro
et àM. Flinders Petrie, donne chaque année une moisson abondante; le terri-
toire de Carthage, la Tunisie et l’Algérie fournissent surtout des monuments
d’époque romaine, mais, dans le nombre, quelques œuvres du plus beau
style. Seule sur cette côte autrefois si florissante, la Cyrénaïque est délaissée
des chercheurs, à cause des agitations religieuses qui en interdisent l’accès
aux Européens. Nous n’entreprendrons pas d’énumérer les fouilles dont
l’Italie, la vallée du Danube, les sites antiques des bords du Rhin, de la
France, de l’Angleterre ont été le théâtre depuis quinze ans; grâce à l’acti-
vité des sociétés locales, aux subventions des gouvernements et des villes,
c’est par centaines qu’ils faudrait compter les emplacements où les fouilleurs
ont été récompensés de leurs peines. Rome occupe toujours le premier rang
parmi les dépôts d’antiquités souterraines, et l’admirable organisation du
service archéologique en Italie y sauvegarde les droits de la science au profit
des collections nationales qui augmentent sans cesse. Les travaux continuent
régulièrement à Pompéi, mais ils n’ont pas repris à Herculanum, où presque
tout reste à faire ; pour exhumer cette ville ensevelie, il ne faudrait pas moins
des vingt et quelques millions qu’ont coûté chacun des grands cuirassés de la
nouvelle escadre italienne. Par bonheur, les antiquités peuvent attendre sans
danger l’heure du réveil, quand elles sont enfouies sous une montagne de
lave : le vingtième siècle approche et ne les oubliera point.

II.

Un des principaux résultats des fouilles d’Olympie, de Délos et d’Athènes
a été de faire mieux connaître l’art grec archaïque avant Phidias. Chaque
fouille nouvelle sur le sol de la Grèce apporte des documents nouveaux à
cette étude qui permet de surprendre les premiers balbutiements d’une langue
devenue celle de tous les peuples civilisés. Parmi les découvertes les plus
récentes, il en est deux surtout qu’il faut signaler à l’attention : la statue
d’Apollon trouvée au mont Ptoos par M. Holleaux, membre de l’École fran-
 
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