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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 6
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Lostalot, Alfred de: Salon de 1886, 1, La peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0515

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472

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

découvert la mise en scène d’un fait sur lequel l’archéologie a recueilli
des documents incertains ; il s’agit de Vercingétorix vaincu se rendant
à César. Le héros gaulois a revêtu pour la cérémonie un costume
d’apparat, doré sur toutes les coutures ; il monte un cheval magni-
fique. La question d’exactitude historique ne nous semble pas défini-
tivement tranchée. M. Moreau (de Tours) nous montre comment
Pichegru s’est étranglé avec sa cravate; le même artiste expose un
tableau où l’on voit les ravages que l’abus des piqûres de morphine
peut apporter dans la physionomie des femmes du monde, mais ceci
n’est plus de l’histoire, nous tombons en pleine fantaisie.

Peu de chose à dire des peintres militaires ; voilà quinze ans qu’ils
nous montrent le même tableau. M. .Jeanniot a cependant tenté de
raviver l’intérêt par quelques recherches de colorations nouvelles.
M. Morot, de son côté, expose une charge de cuirassiers assez originale ;
il a étudié ses chevaux au zootrope, cet ingénieux instrument qui per-
met de décomposer le mouvement dans les courses les plus rapides
et d’en fixer les phases successives. Le besoin se faisait sentir dans
la peinture de renouveler les attitudes traditionnelles; le RezonviUe
de M. Morot est donc intéressant à étudier, il marque un pas vers
l’inédit. Moins heureux que d’habitude, comme peintre, dans son
Combat de F ère-Champenoise, M. Julien Le Liant se distingue toujours
par l’imprévu de sa composition et une certaine fierté dramatique qui
ne manque jamais d’impressionner. 11 y a de l’émotion également
dans la peinture de M. Boutigny, la Confrontation et le Buzenval; de
M. Médard le souffle du regretté A. de Neuville a passé par là.
Citons enfin un Épisode de la bataille de Loigny, par M. Grolleron,
d’une belle animation et ingénieusement ordonné.

Un des bons tableaux de genre, — ils ne sont pas rares au Salou,
— est celui de M. Dagnan-Bouveret : Le Pain bénit. J’ai à peine besoin
de dire que la peinture accuse une habileté rare; quant au tableau,
l’intérêt problématique des visages et des costumes de ces paysannes
en prière n’est pas pour passionner l’attention; mais on admire avec
raison une belle figure d’enfant de chœur dont la robe rouge éclaire
et réchauffe toute la toile. M. Ivroyer, le maître peintre de Copenhague,
expose deux tableaux ; le plaisir que nous cause son Départ pour la
pêche de nuit, une marine superbe, ne doit pas nous aveugler sur le
mérite de la Fonderie; c’est un tableau manqué, et il le serait quand
 
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