Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Mantz, Paul: Andrea Mantegna, 3
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0524

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ANDREA MANTEGNA.

481

apparition chez Louis de Gonzague, tout en conservant à Padoue un
pied-à-terre, et peut-être plus que cela, qu’il est allé dire adieu à ses
amis de Vérone, et que ce n’est qu’après ces diverses promenades
qu’il est venu, avec sa famille, et cette fois à titre définitif, se mettre
à la disposition du marquis. Nous sommes frappé de ce fait que,
pendant le mois de mai 1460, Louis de Gonzague était à Florence :
il est peu vraisemblable que Mantegna soit arrivé à Mantoue alors
que le marquis n’y était pas. N’est-il point curieux d’ailleurs de
constater qu’en 1461 le peintre fait acte de présence à Padoue? On
dirait volontiers que, s’il quitte la ville, ce n’est pas sans esprit de
retour. Dans son commentaire sur la vie de Mantegna, Pietro
Selvatico rappelle un acte dont il s’abstient de donner le texte et
d’après lequel Mantegna aurait acquis en 1461 le ragioni utili d’une
maison de Santa-Lucia à Padoue, et il ajoute qu’il y demeurait sans
doute encore. Quant aux œuvres, elles ne fournissent aucune lumière
sur le point qui nous occupe. D’après l’écrivain padouan, l’inscription
Andréas Mantinea P1 P. 1461 se lirait sur une Madone que le duc
Melzi possédait à Milan en 1849. Selvatico fait le plus grand éloge
de cette peinture. Le sujet ne s’écarte pas des motifs connus. Au
centre, la Vierge, assise sur un trône luxueusement décoré, a l’Enfant
Jésus sur ses genoux. La composition comprend en outre six anges
musiciens. Mantegna s’y est montré fidèle à ses méthodes ordinaires
en insérant au haut du trône un médaillon, en clair obscur rehaussé
d’or, où il a représenté la Circoncision. Mais, au sentiment de Selvatico,
ce qui caractérise essentiellement ce tableau, c’est que, dans l’ensemble
et surtout dans la tête de la Madone, stupenda per colore, il y aurait
une trace très visible de l’influence des Bellini.

A ce curieux moment de sa vie, Mantegna est un peu en l’air
entre Padoue, qu’il a tant do peine à quitter, et Mantoue, où l’appelle
son titre officiel de peintre de Louis de Gonzague; mais le marquis
semble avoir été un maître indulgent : il permettait quelques absences.
Mantegna parait avoir fait plus d’une apparition à Vérone. Cesare
Bernasconi assure, sans citer aucune date, qu’il y est venu plusieurs
fois L Nous croyons, comme tout le monde, à une visite faite en 1463.
Au lendemain du jour où il avait terminé Yancona de San-Zeno,
Mantegna était presque aussi célèbre à Vérone que dans sa ville
natale; il y avait des amis, des protecteurs, des confrères en archéo-
logie. Le protonotaire apostolique, Gregorio Corraro, qui s’était montré

L Sludj sopra la storia clella Pittura italiana. Vérone, 1804.
 
Annotationen