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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 6
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Mantz, Paul: Andrea Mantegna, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0537

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492

GAZETTE DES BEAUX ARTS.

eut en effet besoin de lui, et pour un détail qui tout d’abord parait
mince, bien qu’il soit conforme à l’esprit du temps. Le 11 juillet 1469,
Gonzague, étant à Goïto, écrit à son peintre ordinaire et lui demande
de dessiner tout de suite d’après nature due galtine de India : il ajoute
que l’artiste trouvera au jardin de Mantoue des échantillons de ces
poules d’Inde. Pourquoi les portraits de ces bêtes? Parce qu’elles
étaient appelées à l’honneur de figurer au premier plan d’une
tapisserie. Les Gonzague avaient en effet un atelier qui paraît avoir
eu quelque importance. Il reste d’ailleurs évident que Mantegna n’a
pas dû se borner à dessiner des poules d’Inde ou autres bestioles pour

FRAGMENT DU PLAFOND CIRC U LAI H E DE LA « CA «1ER A De’ SPOSI ».

(Fresque d’Andrea Mantegna, au château de Mantoue.)

la tappezzeria du marquis. Il est inadmissible qu’il n’ait pas fait de
véritables cartons, et, sans les connaître, on osera dire que ces
inventions devaient être superbes; mais, ainsi qu’on l’a écrit avec
raison, il est éternellement « regrettable que nous manquions de
détails sur les suites exécutées d’après les dessins du fondateur de
l’Ecole de Mantoue L »

Mantegna, on le devine, a eu souvent de plus nobles modèles que
les volatiles du zardino de son prince. Il paraît avoir fait en 1471
deux portraits dont il serait bien désirable de retrouver la trace. Le
2 août, le marquis, alors à sa maison de Gonzaga, mande à Mantegna
qu’il ait à venir le rejoindre tout de suite, et il l’invite en même temps
à apporter les deux portraits qu’il vient d’achever : il veut les mon-

I. Eugène Müntz, la Tapisserie, p. 164.
 
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