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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 6
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Chennevières, Henry de: Les bals de Marie-Antoinette: (d'après des documents inédits)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0547

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

le ton des cours d’Europe, sans répandre bien loin pour cela les noms
de ces modestes dessinateurs et peintres occupés toute leur existence
aux plus coquettes inventions décoratives. Car c’est à peine si,
même au fort des fêtes de Louis XV, les contemporains connaissaient
les ateliers de ces habiles gens établis aux soupentes de l’hôtel des
Menus ou aux magasins d’habits des ballets du roi. Et, pourtant, ne
devaient-ils pas une bonne part de leur grâce brillante à cette
académie travailleuse de costumiers à façon et de décorateurs de
fêtes?

Essayons un moment de nous ouvrir ce petit monde et de nous
arrêter, au moins, aux principaux. Les bals de Marie-Antoinette
furent l’occasion de leurs plus délicats efforts : ce sera donc d’à-propos
de traiter de ces artistes sous le titre même d’un de leurs succès.

Papillon de la Ferté. — Intendant des Menus-Plaisirs depuis
1760, Papillon avait charge d’ordonner toutes les réjouissances de
cour. Un maître organisateur celui-là, actif comme Beaumarchais,
imaginateur comme Servandoni! Il menait toutes les sortes de beso-
gnes : directeur delà Comédie-Française, de la Comédie-Italienne, de
l’Opéra; régisseur en grand des spectacles de Versailles, de Fontai-
nebleau, de Compiègne, de Choisy, de Marly; auteur d’une Vie des
peintres, graveur les jours de pluie et graveur habile homme, amateur
les jours de vente, collectionneur les jours d’exposition et collection-
neur des toiles de Le Prince, de Casanova, de Robert, de Lallemand,
d’Olivier, de Juliart, du chevalier de l’Espinasse! Il se donna tout âme
à ses trente années d’exercice, se faisant lui-même une éducation
d’art pour mieux être en état de conduire sa partie. Dès le premier
jour, il commence par un travail de recherches à travers les Gazette
de France et les Mercure, notant et transcrivant les récits de réjouis-
sances et de cérémonial depuis 1605, afin d’avoir recours à cette
collection dans les circonstances et de donner des lumières et des idées
aux artistes des Menus. A cet historique, il apprenait le nom et
l’œuvre de ses prédécesseurs, Guillemot, Philippe Lebègue, Pierre
Olivier, Delaunay, Lefebvre et Gilles Boileau, Duché, avec Pierre de
Soubeyran, son trésorier, Danet et Yillegenou, Ferrand deSaint-Disant
l’homme du sacre de Louis XV, Lenoir de Ceindré, Blondel de Gagny,
deBonneval et de Curis. C’étaient autant de maîtres ordonnateurs lui
apparaissant chacun avec ses artistes en titre : Vigarairy, Torelli,
de Gissey, Bérain, Meissonnier, Perrot, les quatre frères Slodtz, tous
esprits alertes, toujours prêts aux impromptus de fêtes. Fort de cette
 
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