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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
date aussi un portrait de la grand-mère de Mme Desbordes-Valmore,
enfermée aux Madelonnettes en 1794.L’auteur en est Hilaire le Dru,
de Douai, celui-là même qui composa plus tard des peintures avec
des titres très touchants, si caractéristiques de l’époque : Querculcmc,
nymphe des bois; Triomphe de l’infortune sur les dangers de la misère
et sur l'or de la séduction; Indigence et honneur; La Fille de l’Accordée
du village au tombeau de Greuze, etc. Pour nous distraire de cette
sentimentalité, il ne faut rien moins que la Chasse Directoire, cro-
quée par Carie Vernet au moment où la meute, sortant du chenil,
aboie auprès des cavaliers et amazones au boute-selle, et qui est
contemporaine des Incroyables, des Merveilleuses, et des Éludes de
chevaux pour Debucourt; et, enfin, terminant dignement la série,
un excellent dessin de Raffet, plein de brio et de métier à la fois,
où Francesco Martinez de La Dosa, premier ministre espagnol et
ambassadeur à Paris de 1847 à 1851, cambre sa haute taille et dévi-
sage de ses yeux malins.
Certes, il y a des lacunes dans cette Exposition; mais quelle
collection est complète? Aussi bien n’a-t-on pas voulu dresser le
bilan du dessin en France et montrer son évolution par une série
continue de modèles. Les éléments, d’ailleurs, auraient manqué.
L’intention, plus modeste, a été de faire sortir des cartons certaines
pièces rares qu’on n’y va pas chercher d’habitude, et de mettre le
public, travailleurs accoutumés ou visiteurs occasionnels, à même
d’apprécier, en cet ordre de choses, les richesses du Cabinet des
estampes.
GEORGES RIAT
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
date aussi un portrait de la grand-mère de Mme Desbordes-Valmore,
enfermée aux Madelonnettes en 1794.L’auteur en est Hilaire le Dru,
de Douai, celui-là même qui composa plus tard des peintures avec
des titres très touchants, si caractéristiques de l’époque : Querculcmc,
nymphe des bois; Triomphe de l’infortune sur les dangers de la misère
et sur l'or de la séduction; Indigence et honneur; La Fille de l’Accordée
du village au tombeau de Greuze, etc. Pour nous distraire de cette
sentimentalité, il ne faut rien moins que la Chasse Directoire, cro-
quée par Carie Vernet au moment où la meute, sortant du chenil,
aboie auprès des cavaliers et amazones au boute-selle, et qui est
contemporaine des Incroyables, des Merveilleuses, et des Éludes de
chevaux pour Debucourt; et, enfin, terminant dignement la série,
un excellent dessin de Raffet, plein de brio et de métier à la fois,
où Francesco Martinez de La Dosa, premier ministre espagnol et
ambassadeur à Paris de 1847 à 1851, cambre sa haute taille et dévi-
sage de ses yeux malins.
Certes, il y a des lacunes dans cette Exposition; mais quelle
collection est complète? Aussi bien n’a-t-on pas voulu dresser le
bilan du dessin en France et montrer son évolution par une série
continue de modèles. Les éléments, d’ailleurs, auraient manqué.
L’intention, plus modeste, a été de faire sortir des cartons certaines
pièces rares qu’on n’y va pas chercher d’habitude, et de mettre le
public, travailleurs accoutumés ou visiteurs occasionnels, à même
d’apprécier, en cet ordre de choses, les richesses du Cabinet des
estampes.
GEORGES RIAT