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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 1
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Reymond, Marcel: L' architecture des tombeaux des Médicis
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0039

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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luer quelque chose de simple et de logique : quand ses châteaux de
rêve se sont écroulés, il ne sait qu’eu assembler les débris. C’est ici
un avortement sembable à celui de la tombe de Jules II, tout aussi
triste, quoiqu’on ne s’en soit pas aperçu, à cause des statues, qui
seules attirent tous les regards.

Dans l’exécution du monument, Michel-Ange a eu le tort de ne
pas s’affranchir plus complètement encore qu’il ne l’a fait de tout ce
qui ne pouvait être logiquement conservé du premier projet; il n’a
pas cessé d’en être influencé; et si les statues elles-mêmes prêtent
à la critique, c’est par cette association de deux idées différentes, par
l’union d’attitudes purement décoratives aux expressions si drama-
tiques des visages. Comment Michel-Ange, au moment où il est
emporté par tous les excès de sa passion, peut-il songer à garder
dans l’ordonnance de ses personnages un tel souci de symétrie exa-
gérée, comment peut-il continuer à s’intéresser à des attitudes aussi
inutilement compliquées? Dans la figure du Jour, par exemple, il y
a un tel contraste entre le mouvement si violemment expressif de
la tète et du torse et l’insignifiante position des jambes, que l’on
pourrait être porté, pour expliquer ce fait, à supposer que, lorsque
Michel-Ange a repris cette statue, l’ébauclie devait en être assez
avancée, et qu’il fut obligé de conserver la forme des jambes, ne
pouvant modifier que la partie supérieure du corps.

De même, dans l’architecture, Michel-Ange a commis la faute de
ne pas chercher à créer un cadre nouveau pour ses figures, et
d’avoir conservé, pour les entourer, des bribes du projet primitif. La
raison en est sans doute qu’une partie des marbres de la décora-
tion étaient déjà travaillés. Il n’aurait pas dû maintenir sur les
côtés ces niches devenues désormais inutiles et qui font un effet si
désastreux. A sa tombe, telle qu’elle était devenue par suite de ses
pensées nouvelles, il fallait un fond d'une grande sobriété. En sup-
primant avec tant de logique son énorme couronnement, il n’a eu
qu’un tort : celui de ne pas changer toute l’architecture qu’il était
destiné à surmonter.

Michel-Ange semble avoir compris le premier que toutes ces
formes architecturales qu’il conserve ne font plus partie intégrante
et nécessaire des tombeaux; il semble que peu à peu il ait été
conduit à ne plus les considérer que comme la décoration du mur
de la sacristie, et, par suite, nous le voyons chercher à prolonger
ce décor sur toutes les parois.

Mais c’est ici une nouvelle faute : non seulement parce qu’il ne
 
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