GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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aurait mille chances d’aboutir heureusement en plusieurs villes1.
Que partout L’on s’efforce de faire des Ecoles de Beaux-Arts
autant d’institutions autochtones, au lieu de les organiser comme
des succursales de l'Ecole de Paris. Que l’on y initie à la création
décorative comme à l’interprétation de la figure par un enseigne-
ment bien pratique, bien en rapport avec les nécessités actuelles et,
dans certains endroits, avec les exigences locales. Que, par des tra-
vaux et des missions de tout genre, on encourage les artistes régio-
naux à rester dans le pays, qu’on ne les sacrifie sous aucun prétexte
aux célébrités de la capitale. Que, par des cours très divers, on
amène les différentes classes de la population à comprendre l’utilité
et la grandeur de l’art, son importance comme élément social, son
rôle dans le développement de l’industrie. Ainsi pourra-1-on aug-
menter la vie artistique dans nos grandes cités. Ainsi relèvera-t-on
l’art français. Car, plus divers en ses manifestations, il ne perdrait
rien de son unité, — le caractère national étant une synthèse de
caractères provinciaux, — et sa vitalité s’intensifierait.
ALPHONSE GERMAIN
1. Burty, qui avait assez bien vu les caractéristiques du Lyonnais (Gazette des
Beaux-Arts, 1865, t. I, p. 275), remarquait en 1870 (ibid1870, t. I, p. 287) que
Lyon présente « tous les éléments d’une active et sérieuse décentralisation ar-
tiste. »
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aurait mille chances d’aboutir heureusement en plusieurs villes1.
Que partout L’on s’efforce de faire des Ecoles de Beaux-Arts
autant d’institutions autochtones, au lieu de les organiser comme
des succursales de l'Ecole de Paris. Que l’on y initie à la création
décorative comme à l’interprétation de la figure par un enseigne-
ment bien pratique, bien en rapport avec les nécessités actuelles et,
dans certains endroits, avec les exigences locales. Que, par des tra-
vaux et des missions de tout genre, on encourage les artistes régio-
naux à rester dans le pays, qu’on ne les sacrifie sous aucun prétexte
aux célébrités de la capitale. Que, par des cours très divers, on
amène les différentes classes de la population à comprendre l’utilité
et la grandeur de l’art, son importance comme élément social, son
rôle dans le développement de l’industrie. Ainsi pourra-1-on aug-
menter la vie artistique dans nos grandes cités. Ainsi relèvera-t-on
l’art français. Car, plus divers en ses manifestations, il ne perdrait
rien de son unité, — le caractère national étant une synthèse de
caractères provinciaux, — et sa vitalité s’intensifierait.
ALPHONSE GERMAIN
1. Burty, qui avait assez bien vu les caractéristiques du Lyonnais (Gazette des
Beaux-Arts, 1865, t. I, p. 275), remarquait en 1870 (ibid1870, t. I, p. 287) que
Lyon présente « tous les éléments d’une active et sérieuse décentralisation ar-
tiste. »