Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Planchenault, Adrien: Sébastian Leysner, sculpteur (1728 - 1781)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0210

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
194

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

doyen ont été changées de place, et deux autres furent enlevées
en 1882, ainsi que les panneaux correspondants, pour loger les orgues
d’accompagnement. Les grilles figurées sur le dessin n’ont pas été
construites. Ce sont aujourd’hui de simples grilles à barreaux droits
terminés par des lances1.

Il ne nous a pas été possible d’identifier les deux autres dessins
représentant, l’un, un baldaquin d’autel; le second, un petit autel
surmonté d’une statue de saint Paul.

Les seules sculptures importantes de Leysner qui nous aient
été conservées sont encore plus rares que ses figurines.

A Nantes, les deux anges de marbre blanc qui ornent les côtés
du maître-autel de la cathédrale sont signés : Leysner fecit 1779.
L’expression de leur visage, du moins en ce qui concerne l’ange de
gauche, n’est pas heureuse ; elle est plutôt béate qu’adorante. La
position des corps est loin d’être gracieuse. A notre avis, les ma-
quettes du musée Saint-Jean, plus sveltes, plus élancées, leur sont
très supérieures. Il paraît évident que ces statues ont été quelque
peu modifiées, à l’exécution, et nous devons ajouter qu’elles ont
beaucoup souffert de déplacements successifs, pendant et depuis la
Révolution. Un rapport d’architectes2, en 1802, constate beaucoup
de mutilations dans les ornements de l’autel, « notamment aux
anges adorateurs en marbre blanc, dont l’un a la tête enlevée, le nez
et plusieurs doigts endommagés, les ailes rompues, etc. ». Il fut
alors décidé que le tout serait remis en parfait état. Nous doutons
que l'art ait bien su réparer le mal : il est certain que la figure de
gauche n’a point l’expression si originale des Leysner. Les membres
et les draperies semblent avoir été moins maltraités. Mais, après
tous les regrattages, on peut se demander si l’œuvre primitive n’a
pas été déformée.

En examinant l’autel, il nous est apparu que le tabernacle, orné
de têtes d’angelots et supporté par deux petits anges debout, est
l’œuvre du même artiste. Nous ne saurions toutefois lui attribuer
avec autant de certitude la paternité des deux médaillons ovales,
petits bas-reliefs de marbre blanc, placés sur Us parements, devant
et derrière l’autel. La chose est du moins vraisemblable. Il résulte
en effet, des délibérations capitulaires 1 2 3, que tout un ensemble de

1. Note de M. L. Ballereau, architecte à Luçon.

2. Cf. Mémoires de la Société archéologique de Nantes, 1888, p. 16, 277 et 278.

3. 5 mars et 21 avril 1777; 7 décembre 1778; 20 septembre, 6 et 22 octo-
 
Annotationen