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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 4
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Tourneux, Maurice: Une exposition rétrospective d'art féminin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0312

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292

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

nature, à la fois sommaires et injustes, la réunion tentée par le
Lyceum contribuera, nous l’espérons, non à diminuer la célébrité
légitime de Mme Vigée-Lebrun, mais à rétablir quelque équité dans
les préférences ou les admirations de la foule.

Les statuts de l’Académie Royale de peinture, sculpture et gra-
vure, fondée en 1648, n’excluaient pas les femmes de cette associa-
tion, d’ailleurs au début purement professionnelle, comme nous
dirions aujourd’hui, et se montraient en cela moins rigoureux que
les règlements de notre moderne Institut. En fait, les admissions
furent toujours rares, et, à un moment même, faillirent être complè-
tement supprimées. On adopta un moyen terme en limitant à quatre
le nombre des places réservées aux candidates qui avaient déjà fait
leur stage d’agréées. L’une de ces titulaires était représentée au
Lyceum par deux toiles qui donnent de son talent l'idée la plus
avantageuse : c’est M,ne Anne Vallayer-Coster, fil le d’un orfèvre
des Gobelins qui ouvrit ensuite boutique au faubourg Saint-Honoré.
Mlle Vallayer commença par peindre des miniatures : la plus pré-
cieuse d’entre elles serait assurément ce portrait de Mllc Volland
auquel, par deux fois (4 juillet et 22 août 1762), Diderot fait allu-
sion 1 et qui était encastré, semble-t-il, dans le plat de la reliure
d’un Horace; mais toutes les investigations au sujet de ce portrait
ont échoué, et il est à craindre qu’à cet égard notre curiosité ne soit
jamais satisfaite. Académicienne le 28 juillet 1770, sur le vu de deux
tableaux de nature morte, Mlle Vallayer a pris part aux Salons
de 1771 à 1789 et à ceux de 1795 à 1817 par des envois de même
nature, des fleurs et des portraits à l’huile qui ont eu le sort de
celui deMlle Volland; le sien propre fut peint par Roslin et par elle-
même; ce dernier a été gravé par Letellier. En 1781, elle épousa un
avocat au Parlement, Jean-Pierre-Silvestre Coster qui lui survécut
lorsqu’elle s’éteignit à Paris, le 27 février 1818. Les deux tableaux
que nous a montrés le Lyceum, Le Déjeuner (collection Relvalette)
et Le Retour du bal masqué (collection Albert Besnard) n’ont point
figuré aux Salons de l’ancien ni du nouveau régime, mais ils me

1. Un scrupule me vient en traçant ces mots, car en 1762 Mlle Anne Vallayer,
née en 1744, n’avait que dix-huit ans et, —autant que l’on peut se fier à un texte
dont il ne subsiste qu’une copie, —c’est Madame et non Mademoiselle Vallayer
qui avait promis à Diderot la prompte livraison du portrait attendu : il s'agirait,
en ce cas, d’une monture et non de l’œuvre même; mais l’âge de l’artiste ne
serait pas un obstacle à la première de ces suppositions, d’autant que MUe Val-
layer a certainement débuté par des travaux de ce genre dont M. le baron de
Vinck posséderait, me dit-on, deux spécimens.
 
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