DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Bertaux, Émile: Les peintres Ferrando et Andrés de Llanos à Murcie: documents nouveaux
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LES PEINTRES FERRANDO ET ANDRÉS DE LLANOS 345
lions de Y Adoration des Mages à Cuenca et à Valence, m’ont per-
mis d'attribuer à Yaîiez, en toute certitude, les panneaux les moins
« léonardesques » du grand retable, ceux dans lesquels se fait jour
un réalisme vigoureux et tout espagnol. Pour désigner les panneaux
de Ferrando de Llanos, je n'avais pu invoquer que des raisons
négatives, qui semblaient irrécusables. Aucune œuvre exécutée par
ce peintre seul, et en l’absence de Yanez, n’était connue. Les deux
Ferrando se trouvaient mentionnés pour la dernière fois l’un à côté
de l’autre à Valence, en 1513. Tandis que Yanez poursuivait sa car-
rière et allait peindre à Cuenca jusqu’en 1331, Llanos avait disparu.
Il vient de reparaître. LTn de ces chercheurs modestes qui accu-
mulent silencieusement en Espagne des notes et des matériaux, et
dont plusieurs sont des érudits de haute valeur, a trouvé, il y a plus
d’un an, des documents qui prouvent qu’après 1513 Ferrando de
Llanos a peint pour la cathédrale de Murcie un grand retable. J’ai
appris l’existence de ces documents par une communication amicale
de D. Elias Torrno. L’auteur de la découverte est D. Manuel
Simàneas; il m’autorise généreusement à la faire connaître: je lui
en laisse tout l’honneur1.
Un peintre Herrando était occupé en 1520 à peindre le revers
des volets (hombros) d'un grand retable destiné à la cathédrale de
Murcie. Il touche en cette année 32 000 maravédis2. En 1525, un
Herrando reçoit du chapitre de la cathédrale 100 ducats. L’œuvre
n’est pas désignée, mais le nom du peintre est donné tout entier:
c’est Herrando ou Ferrando de Llanos.
L’année suivante ce peintre n’est plus à Murcie. Etait-il mort?
On ne peut l’affirmer. Le retable qu’il laissait inachevé est terminé
par deux peintres dont l’un s’appelait Andrés de Llanos. Etait-ce
un fils de Ferrando, ou un frère? Ici encore nous ne pouvons pré-
ciser. Andrés eut pour collaborateur un maître Jerdnimo de la Lança.
Tous deux se trouvaient avoir gagné en cette année 1526 une
somme assez considérable : 148 500 maravédis, qui paraissent
correspondre à 436 ducats. Il leur restait du 24 000 maravédis. Les
1. Le document que je vais utiliser fait partie des pièces justificatives d'une
Statistique monumentale. Ce travail avait été confié par Canovas de Castillo à
plusieurs érudits : D. M. Simâncas, pour la province de Murcie; D. M. Gômez
Moreno, de Grenade, pour les provinces de Léon, Palencia, Avila, Salamanque.
Ces Statistiques, dont j’ai pu voir une partie en manuscrit chez R. Gômez Moreno,
sont des trésors inappréciables pour l’archéologie et l’histoire. Quand le gouver-
nement espagnol se décidera-t-il à les publier?
2. Le maravédis vaut moins d’un centime, comme les reis portugais.
XXXIX. — 3e PÉRIODE.
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lions de Y Adoration des Mages à Cuenca et à Valence, m’ont per-
mis d'attribuer à Yaîiez, en toute certitude, les panneaux les moins
« léonardesques » du grand retable, ceux dans lesquels se fait jour
un réalisme vigoureux et tout espagnol. Pour désigner les panneaux
de Ferrando de Llanos, je n'avais pu invoquer que des raisons
négatives, qui semblaient irrécusables. Aucune œuvre exécutée par
ce peintre seul, et en l’absence de Yanez, n’était connue. Les deux
Ferrando se trouvaient mentionnés pour la dernière fois l’un à côté
de l’autre à Valence, en 1513. Tandis que Yanez poursuivait sa car-
rière et allait peindre à Cuenca jusqu’en 1331, Llanos avait disparu.
Il vient de reparaître. LTn de ces chercheurs modestes qui accu-
mulent silencieusement en Espagne des notes et des matériaux, et
dont plusieurs sont des érudits de haute valeur, a trouvé, il y a plus
d’un an, des documents qui prouvent qu’après 1513 Ferrando de
Llanos a peint pour la cathédrale de Murcie un grand retable. J’ai
appris l’existence de ces documents par une communication amicale
de D. Elias Torrno. L’auteur de la découverte est D. Manuel
Simàneas; il m’autorise généreusement à la faire connaître: je lui
en laisse tout l’honneur1.
Un peintre Herrando était occupé en 1520 à peindre le revers
des volets (hombros) d'un grand retable destiné à la cathédrale de
Murcie. Il touche en cette année 32 000 maravédis2. En 1525, un
Herrando reçoit du chapitre de la cathédrale 100 ducats. L’œuvre
n’est pas désignée, mais le nom du peintre est donné tout entier:
c’est Herrando ou Ferrando de Llanos.
L’année suivante ce peintre n’est plus à Murcie. Etait-il mort?
On ne peut l’affirmer. Le retable qu’il laissait inachevé est terminé
par deux peintres dont l’un s’appelait Andrés de Llanos. Etait-ce
un fils de Ferrando, ou un frère? Ici encore nous ne pouvons pré-
ciser. Andrés eut pour collaborateur un maître Jerdnimo de la Lança.
Tous deux se trouvaient avoir gagné en cette année 1526 une
somme assez considérable : 148 500 maravédis, qui paraissent
correspondre à 436 ducats. Il leur restait du 24 000 maravédis. Les
1. Le document que je vais utiliser fait partie des pièces justificatives d'une
Statistique monumentale. Ce travail avait été confié par Canovas de Castillo à
plusieurs érudits : D. M. Simâncas, pour la province de Murcie; D. M. Gômez
Moreno, de Grenade, pour les provinces de Léon, Palencia, Avila, Salamanque.
Ces Statistiques, dont j’ai pu voir une partie en manuscrit chez R. Gômez Moreno,
sont des trésors inappréciables pour l’archéologie et l’histoire. Quand le gouver-
nement espagnol se décidera-t-il à les publier?
2. Le maravédis vaut moins d’un centime, comme les reis portugais.
XXXIX. — 3e PÉRIODE.
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