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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Bertaux, Émile: Les peintres Ferrando et Andrés de Llanos à Murcie: documents nouveaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0373

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LES PEINTRES EERRANDO ET ANDRÉ S DE LLANOS 349

ressemblance superficielle que certaines figures, telles que le grand
prêtre et la Vierge, présentaient avec des personnages analogues
des panneaux de Valence que je rendais à Variez après mûr examen :
la Purification et la Visitation. Mes souvenirs de Murcie, que je ne
pouvais rafraîchir avec l’aide d’aucune image, remontaient à l’un
de mes premiers voyages d’Espagne.

Lorsque les documents nouveaux relatifs à Ferrando de Llanos
me furent révéles, j’étais prêt à partir de nouveau pour ce pays qui
réserve tant de surprises aux chercheurs d’art ancien. Je poussai jus-
qu’à Murcie pour revoir le tableau et en obtenir une reproduction
lisible. Je fus prompt à reconnaître l’erreur que j’avais commise,
mais je ne m’attardai pas à la regretter. Un examen attentif du
Mariage de la Vierge m’assura, en effet, que le peintre de ce tableau
était bien celui que j’avais désigné, dans mon étude sur le retable
de Valence, comme Ferrando de Llanos.

Je me contenterai de réunir quelques observations topiques. Les
deux peintres du retable de Valence ont l’un et l’autre une tendance
fâcheuse à raccourcir les jambes de leurs personnages ; je crois qu’ils
ont pris cette habitude à Fra Bartolomeo. Mais chez le peintre de
la Fuite en Egypte et de la Pentecôte, — celui que j’ai appelé Lla-
nos, — la disproportion devient invraisemblable et ridicule, exac-
tement comme dans le cas du saint Joseph de Murcie. Si les jambes
sont trop courtes dans le tableau du Mariage de la Vierge, les bras
sont démesurément longs : autre défaut que l’on reconnaîtra dans la
Pentecôte de Valence. Un dernier détail est encore plus caractéris-
tique; la main bénissante du Dieu le Père de Murcie, avec l’index
et le médius beaucoup trop longs, est exactement celle du Christ
ressuscité au milieu d’un panneau du retable de Valence que j’avais
attribué nettement à Llanos; cette erreur de proportion, vraiment
choquante, ne se répète pas dans l’autre image du Christ ressuscité
et bénissant que j’ai signalée au musée de Valence comme le pro-
totype d’une figure de Cuenca et une œuvre authentique de Yanez1.

Je ne me contenterai pas de ces détails sujets à la mesure. Bien
que la « qualité » ne soit point objet de science, il convient, dans
l’attribution d’une œuvre d’art, de compter avec sa valeur et sa
dignité. Celle du Mariage de la Vierge est des plus minces. Aucune
trace de ce réalisme énergique qui fait le prix des panneaux de
Valence que j’ai rendus à Yanez: la vieille qui rit de l’époux, à côté

i. Gazette des Beaux-Arts, art. cité, p. 119.
 
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