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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 5
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Foville, Jean de: Le médailleur "à l'amour captif"
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0413

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LE MÉDAILLEUR « A L’AMOUR CAPTIF

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d’autres détails encore sont si rigoureusement identiques, qu’il faut
nécessairement attribuer ces trois médailles à un même artiste, et
c’est pour désigner cet anonyme qu’Armand a imaginé ce joli nom :
le « Médailleur à l’Amour captif ».

On s’est efforcé plus d’une fois de percer le mystère de cet ano-
nymat. Armand et Heïss out fait justice d’une attribution fantai-
siste de ces médailles à Pomedello1 dont la plus ancienne médaille
est postérieure à la mort de Lucrèce Borgia, et d’une autre, plus
hardie encore, à Filippino Lippi2 qui n’a jamais été médailleur.

Plus récemment MM. W. Bode et G. de Fabriczy3 ont tenté de

prouver que le Médailleur à l’Amour captif n’est autre que ce Gian
Cristoforo Bomano dont nous possédons de jolies médailles de

1. Armand, op. oit., t. I, p. 119; Heïss, Les MédaiUeurs de la Renaissance :
Niccolù Spinelli, etc., p. 43. Au revers des médailles de Jacopa Corregio et de
Maddalena Rossi, on lit dans le champ les lettres « P. M. », où les auteurs du
Trésor de Numismatique voulaient lire le nom de Pomedello ! « P. M. » signifie
probablement « pro meritis » et fait allusion à l’Amour captif : les graveurs de
gemmes à l’époque impériale romaine ajoutaient généralement la légende
AIKAIQS sur les pierres extrêmement nombreuses où ils figuraient le même
sujet; pro meritis est la traduction de A1KAIÛS.

2. Friedlaender, Die italienischen Schaumünzen des xv Jahrhunderts, p. 164-168.
Au revers de la médaille de Lucrèce Borgia est suspendu,à l’arbre où est lié l’Amour,
un cartouche sur lequel on lit « BO — FPHFF — EN » et où Fùiedlaender pro-
posait de lire : Filippinus Philippi fdius florentinus ; mais comment admettre
que Filippinus ne soit pas écrit avec la même initiale que Philippus? Il est pro-
bable d’ailleurs que la légende du cartouche, au lieu de contenirune mystérieuse
signature d’artiste, fait allusion à Lucrèce et à son mari ; on pourrait la lire :
« Borgiæ filiæ pontificis Herculis filio Ferrariensis enuptæ », ou de dix autres façons
différentes qui seraient toutes des dédicaces à Lucrèce.

3. C. von Fabriczy, Medàillen der italienischen Renaissance, p. 27.
 
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