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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 5
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Roche, Denis: Un "Saint-Sépulcre" démembré
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0435

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UN « SAINT-SÉPULCRE » DÉMEMBRÉ

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Les statues qui existent actuellement à Verteuil sont au nombre
de huit, y compris le « gisant ». C’est chose aisée d’y reconnaître
Joseph d’Arimathie, Nicodème, saint Jean l’Évangéliste, la Vierge,
Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Marie Salomé, ou,
comme il est dit plus uniment, et aussi de façon plus expressive et
de plus de ressource pour notre cas, dans le contrat du sépulcre de
Jarzé : « la Marie de devers la teste » et « la Marie d’amprès la
Magdelene » L

Toutes ces statues sont en terre cuite. Si l’on est tenté d’admirer
de prime abord le merveilleux hasard qui les a conservées, on vient
à songer que c’est peut-être le faible prix de la matière qui fut leur
sauvegarde. Nous verrons par suite de quelles circonstances elles
ont pu être préservés en 1562; en 1793, lors de la dévastation qui
fut très rigoureuse à Verteuil, elles restèrent oubliées au château,
soit qu’on n’y attachât aucune importance, ou que le vandalisme
se fût acharné exclusivement après les tombeaux des La Rochefou-
cauld dans l’église des Cordeliers2. Les statues sont en une belle
terre homogène, bien sonnante. Chacune d’elles porte dans la partie
dorsale plusieurs larges trous permettant l’aération de la masse. La
fragilité de ces statues n’a pas été sans leur nuire, surtout au mo-
ment où elles furent données par M. de La \7iIléon, propriétaire
temporaire du château, à l’église que venait de faire réparer un
membre de sa famille (1845) : au cours de leur transfert de la cha-
pelle du château à l’église, le corps du Christ fut brisé3; d’autre

Charente. Nous l’avons toujours trouvé prêt à répondre à nos questions, à
relever le croquis d’un détail, à nous envoyer des mesures, à photographier et
rephotographier les statues : tous les clichés que nous reproduisons ont été faits
par lui. •— Nous apprîmes l’existence de la statue du Christ par le vieux sacris-
tain de l’église de Verteuil, M. Pierre Coulon, né en 1827, et dans sa jeunesse valet
de chambre au château ; il y vit, dans la chapelle qui ne servait plus au culte, les
statues disposées comme semble le rapporter le texte de Michon. Le Christ était
couché à plat sur la marche du chœur et les autres statues étaient disposées
autour de lui. M. Coulon est, au sujet des statues de Verteuil, le principal témoin.
Nous aurons, chemin faisant, à rapporter ses dires.

1. A. Joubert, La Vie privée en Anjou. Angers, 1884, p. 184.

2. Abbé Fl. Chevalier, Étude sur le terrier de la baronnie de Verteuil. Angou-
lême, 1906, p. 6.

3. Souvenirs de M. Pierre Coulon dans une Lettre de M. l'abbé Chevalier, le
13 janvier 1905. Les statues furent transportées par des ouvriers du pays, tous
morts aujourd’hui, mais dont les noms sont connus. C’est alors que quatre d’entre
elles, Joseph d’Arimathie, Nicodème, la Vierge et la Madeleine furent placées
dans le chœur sur des socles « en pierre de la Touche ». Les trois autres furent
hissées à une hauteur de 2 mètres, dans les trois fenêtres du chœur. (Elles en
furent descendues en juillet 1901 pour être mises dans le bras du transept à
 
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