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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 5
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Roche, Denis: Un "Saint-Sépulcre" démembré
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0450

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419

UN « SAINT SÉPULCRE » DÉMEMBRÉ

table et le maréchal de Saint-André le cautionnèrent1. La mort de
Silvie de la Mirandole, ou peut-être (c’est plus douteux) le temps
de captivité de François III, ou son retour (1558) offrent les plus
favorables hypothèses et les dernières dans lesquelles puisse être
placée la commande du Sépulcre par François de La Rochefoucauld.

Dans les années qui suivent, en effet, François 111 passa au pro-
testantisme. En 1560 on tenta de l’impliquer dans l’affaire de La
Renaudie, et, à la mort du petit roi François II, Mergey nous
montre son maître inquiet de savoir si, en tant que chevalier de
l’Ordre, il devait aller rendre raison de sa foi, comme il était invité
à le faire. La Réforme, d’ailleurs, avait dès longtemps pénétré sur
les terres du comte. Dès 1544, il y avait eu des troubles huguenots à
La Rochefoucauld et on y avait brisé des images. De même, en
1561. En 1562, le 26 mai, les protestants rompirent encore des ima-
ges, des autels, et brûlèrent des livres2. Ct même jour à Tours,
François de La Rochefoucauld faisait fondre les reliquaires du tré-
sor de Marmoutiers, qu’il avait pillé3. Dès lors, La Rochefoucauld
fut un des chefs protestants les plus en vue jusqu’à sa mort le ma-
tin de la Saint-Barthélemy. En 1570, les voûtes de toutes les
églises de la ville de La Rochefoucauld et des terres de François III
avaient été rompues, avec la connivence de Charlotte4 5. On ne sait
si ces conditions de la fin de la vie de François III eussent été bien
favorables à la commande d’un Saint Sépulcre '.

Les événements domestiques de la famille de La Rochefoucauld
paraissent donc, eux aussi, ramener moralement à la période que nous
avons indiquée l’exécution du Sépulcre de Verteuil. Essaierons-nous
maintenant de présumer à quelle école de la sculpture française du
xvie siècle appartient son auteur ? Nous avons eu trop souvent
l’occasion, en étudiant nos statues, de songer à des œuvres de Michel
Colombe ou de ses élèves pour que cet ouvrage ne nous paraisse
pas se rattacher aux écoles des bords de la Loire, — de même,

1. Mémoires de Mergey (colleclion Michaud), tome IX, p. 560 b.

2. Journal de Jean Pillard (Bulletin de la Société archéologique de la Charente,
tome V, 1851-52).

3. Dom Martène, Histoire de Marmoutiers (Mémoires de la Société archéologique
de Touraine, 1875, p. 373.)

4. Réponses du Syndic du clergé cl’Angoulesme aux Mémoires des Églises pré-
tendues réformées. Angoulême, 1664, p. 108-109.

5. Peut-être faut-il dire que son frère le plus jeune, Jean de La Rochefoucauld,
avec lequel il paraît toujours avoir vécu en excellents termes, et qui devint en
1563 abbé de Marmoutiers, résida parfois à Verteuil.
 
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