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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 5
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Duret, Théodore: Courbet: graveur et illustrateur$nElektronische Ressource
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0462

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COURBET GRAVEUR ET ILLUSTRATEUR

431

« pas si facile à faire que vous vous l’imaginez. D’abord, je n’ai rien de coin-
ce mencé et puis, je 11e vois pas quelle sorte de dessins vous voulez que je fasse,
« d’autant plus que je n'ai jamais crayonné aucune image. Je dessine évidemment
« un peu, puisque je suis peintre, mais ma peinture ne m’oblige ni à employer
« un procédé quelconque, ni à me servir d’un crayon plutôt que d’un simple
« morceau de craie. D’ailleurs, je n’ai encore rien lu du Camp des bourgeois,

« — Pas possible ! fit Dentu.

ci — Je vois que cela vous étonne, mais la vérité est que ce qui m’intéresse
« uniquement clans le livre, est la conférence que l’auteur m’y fait faire sur l’art,
« Ce sont en effet mes vues person-
« nelles qui y sont exprimées, sur
« l’opportunité de faire des salles
« d'attente des chemins de fer de véri-
« tables salles d’exposition.

« Quant aux illustrations qu’on
« me demande d’exécuter, je suis
« prêt à les entreprendre, pourvu
« qu’on m’en fournisse les moyens
« Si donc vous voulez des dessins de
« bourgeois, il faut me fournir des
« types de bourgeois, tels que vous
« voulez que je les reproduise. Voilà
« tout ce que je puis faire pour
« vous.

« Cela dit, Courbet ralluma sa
pipe et nous parlâmes d’autres ebo-
ses. Mais, dès le lendemain, j’allai
voir le photographe Carjat, qui
s’empressa de mettre à ma dispo-
sition un plein tiroir d’épreuves
photographiques, laissées pour
compte. Dans le tas, je fis un choix,
et Courbet, à qui je les portai, fit
également choix des types qui lui
plurent. Pourtant il n’en reproduisit
que dix, car les deux croquis qui complètent la douzaine ont été le fait d’une
collaboration à laquelle Bellot prit part. C’est le jeune monsieur qui traîne sa
vache, et le pharmacien des quartiers populaires. »

Je trouve étonnant que des types de bourgeois aussi vivants et aussi déter-
minés que ceux du Camp des Bourgeois aient pu être dessinés en chambre, d’après
des photographies. Si Baudry ne me l’eût dit expressément, je me refuserais à
le croire. Mais Courbet, en prenant le crayon devant les photographies, avait
dû se remémorer les bourgeois qu’il peignait depuis si longtemps et qu’il avait
alors réellement fait poser devant lui, à commencer par ceux de l'Enterrement à
Ornans et à finir par Corbinaud, dont le portrait se trouve maintenant au Palais
des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Il y a, en effet, une parenté évidente entre
les êtres du Camp des Bourgeois et le Corbinaud du Petit-Palais. Corbinaud a
 
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