DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Duret, Théodore: Courbet: graveur et illustrateur$nElektronische Ressource
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
été peint à Saintes, en 1863. C’est un type parfait de bourgeois sorti de paysans,
ayant, le premier de sa famille, échangé la veste pour une redingote.
Courbet qui, dans le livre de Baudry, devait représenter des bourgeois
saintongeais, n’a pu manquer de se reprendre à ses souvenirs de Saintes et de
faire réapparaître les types, qu’il y avait eus réellement sous les yeux. C’est
comme cela que je puis seulement m’expliquer qu’il ait réussi à produire des
figures aussi pleines de saveur locale.
— Jean Bruno ; Les Misères des gueux, ouvrage illustré de 60 gravures, par
G. Courbet. Paris, Librairie internationale Lacroix, Yerbœckboven et Cie, 1872.
Dire que l’ouvrage a été illustré de 60 gravures par Courbet est beaucoup
prétendre. Au moment où il a paru, Courbet, condamné pour sa participation à
la Commune, devait tout juste sortir de prison et se trouver fort peu en mesure
d’illustrer des livres.
La vérité est que le volume est devenu intéressant, comme renfermant 60 gra-
vures sur bois, qui reproduisent les principales œuvres peintes par Courbet. 11
peut ainsi servir en matière de références.
Les Misères des gueux sont une sorte de roman, où les motifs empruntés à
Courbet ont servi d’illustration. Mais pour s’adapter aux faits du roman, ils ont
dû perdre leur vrai nom et se détourner de leur signification connue. Certains
tableaux, parmi les plus célèbres, apparaissent ainsi, dans le livre, avec des
titres tout autres, que ceux qui servent réellement cà les désigner : les Demoiselles
des bords de la Seine sont devenues Isaure et son amie; la Mère Grégoire, Madame
Gervais; les Demoiselles de village, Judith dans la campagne.
— La Mort de Jeannot, 1884. — Les Curés en goguette. Paris, Imprimerie
G.Marpon et F. Flammarion.
Ce sont deux brochures de cette sorte qu’on pourrait appeler anticléricale,
illustrées de gravures sur bois. Comme Courbet était mort depuis assez long-
temps lorsqu’elles ont paru, iJ ne peut être tenu responsable de leur contenu. Je
suppose qu’elles ont été éditées en vue d’utiliser certaines gravures sur bois
produites précédemment d’après des dessins de Courbet. Les illustrations ne
sont même point toutes d’après ses dessins. Il en est au moins deux, dans
les Curés en goguette, qui ont une autre source.
THÉODORE Dl'RET
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
été peint à Saintes, en 1863. C’est un type parfait de bourgeois sorti de paysans,
ayant, le premier de sa famille, échangé la veste pour une redingote.
Courbet qui, dans le livre de Baudry, devait représenter des bourgeois
saintongeais, n’a pu manquer de se reprendre à ses souvenirs de Saintes et de
faire réapparaître les types, qu’il y avait eus réellement sous les yeux. C’est
comme cela que je puis seulement m’expliquer qu’il ait réussi à produire des
figures aussi pleines de saveur locale.
— Jean Bruno ; Les Misères des gueux, ouvrage illustré de 60 gravures, par
G. Courbet. Paris, Librairie internationale Lacroix, Yerbœckboven et Cie, 1872.
Dire que l’ouvrage a été illustré de 60 gravures par Courbet est beaucoup
prétendre. Au moment où il a paru, Courbet, condamné pour sa participation à
la Commune, devait tout juste sortir de prison et se trouver fort peu en mesure
d’illustrer des livres.
La vérité est que le volume est devenu intéressant, comme renfermant 60 gra-
vures sur bois, qui reproduisent les principales œuvres peintes par Courbet. 11
peut ainsi servir en matière de références.
Les Misères des gueux sont une sorte de roman, où les motifs empruntés à
Courbet ont servi d’illustration. Mais pour s’adapter aux faits du roman, ils ont
dû perdre leur vrai nom et se détourner de leur signification connue. Certains
tableaux, parmi les plus célèbres, apparaissent ainsi, dans le livre, avec des
titres tout autres, que ceux qui servent réellement cà les désigner : les Demoiselles
des bords de la Seine sont devenues Isaure et son amie; la Mère Grégoire, Madame
Gervais; les Demoiselles de village, Judith dans la campagne.
— La Mort de Jeannot, 1884. — Les Curés en goguette. Paris, Imprimerie
G.Marpon et F. Flammarion.
Ce sont deux brochures de cette sorte qu’on pourrait appeler anticléricale,
illustrées de gravures sur bois. Comme Courbet était mort depuis assez long-
temps lorsqu’elles ont paru, iJ ne peut être tenu responsable de leur contenu. Je
suppose qu’elles ont été éditées en vue d’utiliser certaines gravures sur bois
produites précédemment d’après des dessins de Courbet. Les illustrations ne
sont même point toutes d’après ses dessins. Il en est au moins deux, dans
les Curés en goguette, qui ont une autre source.
THÉODORE Dl'RET