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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 6
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Beaunier, André: Les salons de 1908, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0531

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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ment considérable. Une République, coiffée de l’indispensable bon-
net phrygien, tient de la main gauche un drapeau, du blé et du
raisin; de la main droite, elle indique aux gens de rester cois. De
petits enfants sont à ses pieds, de petits enfants qui ont de grosses
tètes à peu près monstrueuses : l’un tient un petit bout de chaîne
brisée; deux autres sont en train de jouer avec une balance... Quoi?
c’est là tout ce que fait du symbole de la Justice la République :
elle la donne à des bambins pour qu’ils s’amusent avec?...
Commandé pour la ville d’Agde : un cadeau de l'Etat, peut-être?...

La République deM. Coutheillas est à ce point la banalité même
qu’on n’a seulement pas un petit reproche à lui adresser. Elle
appartient à l’Etat et elle est destinée à la préfecture de Limoges.

Il y a encore une République, et destinée à la ville de Semur,
dans ce monument en pierre qui est l’œuvre de M. Henri Gauquié.
Elle vaut celle de M. Coutheillas ; elle ne vaut pas davantage.
Toutes deux sont également coiffées du bonnet phrygien.

Et sans doute y a-t-il d’autres Républiques encore au Salon des
Artistes français; je ne les ai pas vues ou bien je ne les ai pas
remarquées. Les bonnets phrygiens que j’ai vus et remarqués
sont moins hauts de forme que ceux de naguère. Ils s’aplatissent.
On porte le bonnet phrygien très bas, cette année. Les bonnets
phrygiens qui sont à la mode ont un peu l’air de casquettes rabat-
tues sur le front : ils ne donnent pas très bon genre à la République.

A X D R É B E A U X IE R

[La suite prochainement.)
 
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