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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 1
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Tourneux, Maurice: L' exposition des Cent Pastels
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0024

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16

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Pierre Mérard, auteur du buste en marbre du Prince de Conti
(Louis-François-Joseph de Bourbon), est l’un de ces déshérités de
l’art du xyuie siècle, beaucoup plus nombreux qu’on ne le supppose,
et contre lesquels se sont acharnées toutes les malechances. On ne
sait rien de sa vie, et il faut, pour qu’une de ses œuvres sorte de
l'ombre, une circonstance qui ne se renouvellera peut-être pas trois
fois en ce siècle. Quand on a dit qu’il prit part, en 1774, au dernier
Salon de l’Académie de Saint-Luc et à ceux de 1795, 1796 et 1799,
on a épuisé tout ce que les livres nous apprennent sur son compte,
et les mentions que ces répertoires énumèrent excitent notre curio-
sité bien plus qu’ils ne la satisfont.

Quelques-uns des jeunes chercheurs, dont la récente renaissance
de la Société de l’histoire de l’Art français a éveillé la vocation,
feraient de bonne besogne en s’efforçant de restituer à Pierre
Mérard, à son quasi homonyme et collègue de l’Académie de Saint-
Luc Pierre Mérelle, à Bernard Frey les titres qu’ils ont perdus, et
qu’ils devraient avoir, à notre admiration.

J’aurais beau jeu et mauvaise grâce à dire, en terminant, com-
bien le livret des Cent Pastels contenait d’inadvertances et d'erreurs,
et il faudrait, pour se livrer sans remords à cet échenillage, ne pas
savoir qu’un guide de cette nature est toujours imprimé au dernier
moment; d’ailleurs, la brièveté même de cette exposition ne laissait
pas à ses auteurs le loisir de le rendre meilleur. Cependant, chacun
des tableaux ou des bustes si obligeamment prêtés a déjà repris sa
place habituelle chez ses possesseurs, et si l’on veut revoir la fête
qui nous a été donnée, il faut souscrire à un album dont le prix a
été fixé à 200 francs. Je souhaite pour les blessés que cette sous-
cription soit largement couverte et fasse tomber de nouveaux
subsides dans les caisses de la Croix-Bouge, mais il me semble
aussi qu’une fois de plus les artistes qui auront provoqué ce bel élan
de charité seront, en fin de compte, les seuls qui n'en profiteront
pas, tandis que si, au lieu d’un volume de format incommode et
d’un prix inaccessible à beaucoup de leurs admirateurs, on eût
répandu par milliers, sous forme de cartes postales, les œuvres d'art
dont la vue nous a charmés, le bénéfice matériel n’aurait pas été
probablement moindre, et les noms de La Tour, de Perronneau, de
Iloudon et de leurs émules auraient enfin connu la popularité légi-
time et glorieuse qui leur a été jusqu’à présent refusée.

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