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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Roserot, Alphonse: La vie et l'œuvre d'Edme Bouchardon en Italie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0045

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L’OEUVRE DE BOUCHARDON EN ITALIE

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quitter pour se mettre à la disposition de son souverain. U avait déjà
fait pour la chapelle du Pape les modèles de la Justice et de deux
enfants1, mais il résolut de rompre son engagement et n’attendait
plus, pour partir, que la réponse du duc d’Antin à la lettre suivante :

« Monseigneur,

<c Je laisserai toutes choses au monde pour faire ce que Votre Grandeur souhaitte
de moi; j’attends vos ordres précis : aussitôt je partirai. En attendant je fais
dégrossir une petite figure que j’avois commencé et que je serois ravi de finir,
pour mon étude et pour servir M. le cardinal de Polignac ; lorsqu’elle sera
dégrossie, j’emporterai plus facilement le marbre en France.

« Votre Grandeur fit une grâce à M. Natoire pour son voyage, que si ce n’étoit
trop présumer de moi, j’oserois demander. J’ai fait quantité d’études ici, c’est le
gain que j’y ait fait; cela me coûtera à emporter, car je ne voudrois pas perdre
le fruit que j’ai pu faire. Ainsi, j’espère que Votre Grandeur me faisant faire par
M. Vleugle le même avantage qu’il a fait à M. Natoire, et à quelqu’autre, que je
pourrai garder et porter en France ce que j’ai fa'it ici. Je lui demande cette grâce
et suis avec respect,

« Monseigneur, votre très humble et très obéissant sendteur.

E. Bouchardon.

« A Rome, ce 10“ juillet 17322. »

Bouchardon, parti de Rome le 4 septembre 1732, s’arrêta dans
quelques villes d’Italie, « dont, hors Rome, il n’a rien vu », écrivait
Vleughels en annonçant son départ au duc d’Antin; il ajoutait : « Il
verra de l’Italie ce qu’il n’a point vu, comme Bologne, Florence,
Venise et les villes qu’il rencontrera sur sa route... Nous avons
calculé ensemble sa marche et le peu de séjour qu’il veut faire dans
certaines villes... Sur sa route il y a de belles choses à voir, et un
coup d’œil à ceux qui voyent bien est profitable3. »

11 vit certainement Florence (d’où Vleughels en eut des nou-
velles) et peut-être Bologne, mais certainement pas Venise, car il
était au pied du Mont-Cenis vers le milieu d’octobre. Nous le
voyons à Chaumont, dans sa famille, au mois de novembre; le duc
d’Antin écrivait à Vleughels, le 28, sous une forme plaisante :

« Bouchardon n’est pas encore arrivé de ses terres. » Il y attendait
sans doute, pour se rendre à Paris, que le surintendant des Bâti-
ments lui eût assuré un logement au Louvre : le brevet ne lui en
fut délivré que le 1er janvier 1733.

ALPHONSE ROSEROT

1. Ai'ch. Nat., original, O1 1938; copie, O1 1960, p. 91.

2. Original qui a passé dans les collections Yillenave (vers 1830), Bovet et
(1885); copie, Arch. Nat., O1 1961, p. 96-97.

3. Arch. Nat., originaux, O1 1938; copies, O1 1961, p. 107, 114, 117.
 
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