DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Bertaux, Émile: Le mausolée de Charles le Noble à Pampelune et l'art franco-flamand en Navarre
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J12
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
à Pampelune, tandis que les chefs-d’œuvre de la sculpture hollan-
daise sont à Dijon. Pour pouvoir appeler ceux-ci « bourguignons »,
il faudrait appeler celui-là navarrais.
L’Espagne, qui vient d’apporter dans le procès pendant entre
l’art franco-flamand et l’art flamand un témoignage digne d’être
médité, a encore un mot à dire dans les questions qui concernent les
seuls monuments de Dijon.
Pendant que Janin Lomme travaillait paisiblement à Pampelune,
le malheur du temps réduisait à l’inaction Claus de Werve et les
imagiers du duc de Bourgogne. Le mausolée que Jean sans Peur avait
voulu se faire élever sur le modèle de celui de Philippe le Hardi
devait rester à l’état de projet pendant une génération.
Or, quand Philippe le Bon se décida, en 1443, à faire exécuter le
tombeau de son père Jean sans Peur, quel fut l’artiste auquel le duc
s’adressa d’abord? Un Aragonais, Juan delà Huerta, natif de Daroca,
Les historiens se sont étonnés, à bon droit, de trouver en Bourgo-
gne cet Espagnol tout prêt à prendre la suite des Flamands. Main-
tenant, Juan de la Huerta cesse d’être une énigme.
A défaut d’un document, plus d’une hypothèse permet d’expli-
quer sa formation d’artiste. Peut-être cet Aragonais a-t-il voyagé en
Navarre et a-t-il travaillé dans l’atelier de Lomme. Peut-être a-t-il
connu en Catalogne les maîtres étrangers dont Guillem Sagrera a
été le disciple et l’émule. En tout cas, il avait pu, avant de chercher
fortune en Bourgogne, être initié en Espagne à un art qui vivait
des mêmes traditions que l’art de Dijon.
E. BERTAUX
FRAGMENT D ’ U N TOMBEAU A PLEURANTS
(Cathédrale de Pampelune.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
à Pampelune, tandis que les chefs-d’œuvre de la sculpture hollan-
daise sont à Dijon. Pour pouvoir appeler ceux-ci « bourguignons »,
il faudrait appeler celui-là navarrais.
L’Espagne, qui vient d’apporter dans le procès pendant entre
l’art franco-flamand et l’art flamand un témoignage digne d’être
médité, a encore un mot à dire dans les questions qui concernent les
seuls monuments de Dijon.
Pendant que Janin Lomme travaillait paisiblement à Pampelune,
le malheur du temps réduisait à l’inaction Claus de Werve et les
imagiers du duc de Bourgogne. Le mausolée que Jean sans Peur avait
voulu se faire élever sur le modèle de celui de Philippe le Hardi
devait rester à l’état de projet pendant une génération.
Or, quand Philippe le Bon se décida, en 1443, à faire exécuter le
tombeau de son père Jean sans Peur, quel fut l’artiste auquel le duc
s’adressa d’abord? Un Aragonais, Juan delà Huerta, natif de Daroca,
Les historiens se sont étonnés, à bon droit, de trouver en Bourgo-
gne cet Espagnol tout prêt à prendre la suite des Flamands. Main-
tenant, Juan de la Huerta cesse d’être une énigme.
A défaut d’un document, plus d’une hypothèse permet d’expli-
quer sa formation d’artiste. Peut-être cet Aragonais a-t-il voyagé en
Navarre et a-t-il travaillé dans l’atelier de Lomme. Peut-être a-t-il
connu en Catalogne les maîtres étrangers dont Guillem Sagrera a
été le disciple et l’émule. En tout cas, il avait pu, avant de chercher
fortune en Bourgogne, être initié en Espagne à un art qui vivait
des mêmes traditions que l’art de Dijon.
E. BERTAUX
FRAGMENT D ’ U N TOMBEAU A PLEURANTS
(Cathédrale de Pampelune.)