Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Clouzot, Henri: Les portraits de Rabelais
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0152

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
134

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

pourrait bien avoir été ajoutée plus tard, dans le but de donner au
personnage le costume professionnel des autres portraits de la
galerie ». Ne pourrait-on aller plus loin, et voir dans l’allongement
démesuré de la barbe un artifice destiné à cacher le raccord?

Gomme on le voit, la question est loin d’être aisée à trancher, et
tous les bustes en marbre ou en plâtre signalés par Leroy ou Ber-
nier ayant disparu, les médailles seules pourraient nous tirer d’em-
barras. Mais, si le type reproduit sur les trois ou quatre exemplaires
connus est bien celui de Michel Lasne, il serait téméraire d’en faire
remonter l'origine plus haut que le début du xvne siècle.

La plus intéressante de ces médailles, conservée dans la collec-
tion Richebé et venant du baron Pichon, porte pour légende :
m. fraxcois Rabelais d. en medec. Au revers, un Amour, tenant un
cœur de la main droite et une flèche de la main gauche, saute hors
d’un vaisseau ancré près de rochers, sans que l’on puisse trouver le
moindre rapport entre cette allégorie et le roman rabelaisien.

Quant au type du Cabinet des médailles, à la Bibliothèque Natio-
nale, il présente du moins un sens, et relié te clairement les préoc-
cupations des commentateurs de la fin du xvue siècle cherchant
une explication symbolique de Rabelais. Cave fictvs fallit amie tus :
un renard, revêtu d’une robe de pèlerin, tient son bâton d’une
main et présente de l’autre à un coq un livre d’où pend un sceau.
Au-dessus rayonne le soleil, et on lit en exergue :

Wer Glaubt zu schwint
Olft Schaden ent feindt.

(« Celui qui croit trop vite, souvent rencontre dommage ») L Mais il
n’y a rien à tirer, au point de vue documentaire, de ces effigies,
frappées pour la satisfaction de quelques curieux.

Nous arrivons maintenant au xvme siècle, au Rabelais bambo-
cheur, resté jusqu’à nos jours l’image la plus populaire du « joyeux
curé de Meudon ».

S’inspirant d’un petit portrait sur bois du musée de Versailles,
n° 3166, Sarrabat grava, en 1703, à la manière noire, un moine
débraillé, à face de Silène, riant à pleine gorge. La planche

U R. Richebé, Médailles françaises inédites et peu connues (dans Gazette de numis-
matique française, 189S, p. 164, et pl. VI, n° o) ; — Mazerolle, Les Médailleurs français
(dans Documents inédits de l’histoire de France) ; — Trésor de numismatique : Médailles
françaises, T’e partie, p. 33, pl. XLIV. — Il existe au Cabinet des médailles deux
exemplaires sans revers de cette médaille.
 
Annotationen