Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Tourneux, Maurice: L' exposition théatrale au Musée des Arts décoratifs
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0265

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'EXPOSITION THÉÂTRALE

241

mode, les découpures à l’emporte-pièce de M. Grand val, d’après les
principaux interprètes de la tragédie ou de la comédie classique, les
charges de Dupuy, Daubray, Dailly, Lassouche, modelées parM.Paul
Bourbier, font partie de cet ordre de témoignages graphiques que
chaque génération laisse à la suivante et dont le sel, tantôt grossier,
tantôt subtil, s’évapore promptement.

A côté de ces fantoches de chair humaine qui ont vécu, aimé, ri
et souffert, en voici d’autres qui, pour être de bois ou de carton-pâte,
ne sont pas les moins ironiques ni les moins divertissants : les
marionnettes de Nohant, fabriquées par Maurice Sand et habillées
par sa mère, n’ont pas toutes fait le voyage de Paris, mais la délé-
gation qui les représente, si remarquable qu’elle soit, a trouvé des
rivales nées sous les doigts habiles de Mme J.-L. Forain, directrice
du « Théâtre des Nabots », de MM. Lionel, Louis et Jean de Crève-
cœur, constructeurs et décorateurs de la scène minuscule où des
poupées, sculptées et peintes par eux-mêmes, interprétèrent le lugu-
bre Vingt-quatre février de Zacharias Werner.

L’Exposition comporte encore plus de mille numéros d’estampes
réparties sur les parois du troisième étage du musée et prêtées par
MM. Henri Beraldi, Alexis Rouart, Louis Adam, G. Hartmann, Jules
Sambon, etc., etc. ; mais cette section, très intéressante et très bien
classée, exigerait à elle seule des développements dans lesquels je
ne puis entrer et qui m’amèneraient d’ailleurs à d’inévitables répé-
titions, car la matière, toute vaste qu’elle soit, a cependant ses
limites, et aussi la patience du promeneur ou du lecteur, las d’errer
à travers les vestiges d’un passé d’où se dégage la mélancolie des
rires qui n’éveillent plus d’échos et des triomphes dont l’oubli,
tardif ou rapide, finit toujours par avoir raison.

MAURICE TOURNEUX

XL.

3e PÉRIODE.

31
 
Annotationen