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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 5
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Loeser, Charles: L'art italien au Musée des arts décoratifs
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0438

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404

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tuaient un privilège, ou plutôt un fonds commun aux grands maîtres
et aux plus humbles artisans; les uns et les autres parlaient le
même langage, et la façon de concevoir demeure de même, qu’il
s’agisse d’un tableau d’autel ou d’un objet destiné à la vie familière.

Tel était l’état de la civilisation en Italie, que, dans l’ensemble
de la production, les œuvres « majeures » sont celles qui élèvent
jusqu’à elles — tant est rayonnante la force de leur prestige — les
œuvres « mineures ». Par exemple, la composition d’un reliquaire
témoigne des mêmes qualités d’invention et de mesure qui font
admirer l’édifice religieux où cette orfèvrerie se trouve exposée.
Rien d’étonnant à cela, puisque reliquaire et cathédrale sont sou-
vent deux créations d’un seul et même maître. D’après les récentes
études de M. Borne sur Botticelli, quantité de délicieuses gravures
florentines sortent de la main de ce maître; ne doutez pas que Botti-
celli ne doive à son premier métier d’orfèvre de s’être plu à tracer
ces images sans prétention, où se retrouvent néanmoins les mérites
distinctifs de ses tableaux et de ses fresques. Maintenant, quel était
l’usage dans la vie courante de ces estampes à sujets religieux ou
profanes : c’est ce que devrait s’attacher à montrer la direction d’un
semblable musée. On aimerait aussi connaître à quelle destination
répondaient quantité d’autres objets d’ornement ou d’usage quoti-
dien. Les moindres vestiges d'une grande époque classique, tout ce
qui peut nous instruire sur ses besoins et sur son luxe, prend par
là même une valeur indiscutable d’enseignement. Line collection
d’un amateur diligent ne cesse jamais d’alimenter sa passion éclairée ;
mais, avec le temps, un rôle autrement éducateur est départi à cet
ensemble : il affine le goût de celui qui l’a formé ; il devient en même
temps un foyer d’enseignement où l’artisan moderne puisera de
quoi stimuler l’essor de ses facultés créatrices.

Voyons dans quelle mesure le département italien peut aider le
Musée des Arts décoratifs à remplir cette double mission. Et, tout
d’abord, quelles sont les peintures qu’il renferme et quelles consi-
dérations d’ordre général peut-on émettre à leur sujet?

Presque toujours subordonnée à l’architecture, la peinture ita-
lienne fait partie intégrante de la demeure ou, plutôt même, du mobi-
lier. Au moyen âge les fresques tenaient lieu de tapisserie, car la
tapisserie constituait alors un mode de décoration fort onéreux;
importée de France etd’Orient, elle sert d’abord au seul embellissement
des églises et des palais. Les peintures murales aujourd’hui encore
 
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