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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 40.1908

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Nr. 6
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Dorbec, Prosper: Les premiers peintres du paysage parisien
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https://doi.org/10.11588/diglit.24867#0480

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442

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ment voués, comme Valenciennes et son école, — presque les seuls,
jusqu’à présent, auxquels on ait pris garde, — aux sublimités de la
nature italienne, mais ayant aussi des yeux pour la terre française,
et, comme en témoignent les livrets, en évoquant les contrées les
plus diverses : un de Saint-Martin, l’Orne et le Calvados; un Boquet,
ia Franche-Comté; un J.-B. Hue, tout le littoral de l’Ouest; un
Vanderburch, le Languedoc; et, sans même que ceux-ci aient fait
appel à si loin, Bruandet, Michel, Moreau l’aîné, et un J.-B. Cazin,
voire des « italianisants », comme Joseph Bidault et Alexandre
Dunouy, la seule région sur la représentation de laquelle de rares
spécimens nous permettent de tenter un aperçu, la campagne
parisienne.

*

Cependant, ces collines autour de Paris, s’allant au loin nouant,
dénouant en souples ondulations, et tout près, par les beaux jours,
déroulant le décor de leurs fines verdures, s’égayant aux reflets de
leur ciel léger, aucun œil d’artiste jusque-là ne s’était-il jamais
arrêté sur elles? Dans l’enceinte alors moins étendue de la ville, on
devait les avoir constamment offertes à la vue ; tant de petits
maîtres attentifs au tableau de la vie parisienne n’avaient pu tous
demeurer indifférents à un paysage dont la société allait volontiers
se donner le spectacle sous les ormes du Cours-la-Reine ou sur la
promenade des remparts.

Les auteurs d’une récente Histoire du paysage en France1 n’ont
pas manqué de souligner à plusieurs reprises le rôle de cette région
voisine dans l’évolution du genre. Quel fin sentiment avaient déjà
d’elle les enlumineurs du xve siècle ! Qu’on évoque seulement ces
simples feuillets devenus célèbres aujourd’hui: dans les Très Riches
Heures clu duc de Berry, pour le mois de juin, le tableau de la
fenaison vis-à-vis du Palais et de la Sainte-Chapelle1 2; pour octobre,
celui des semailles presque au bord de la Seine, en face du vieux
Louvre3; pour décembre, le hallali du sanglier au pied du donjon
de Vincennes4; telles perspectives aussi, dans le Livre d'Heures
d'Etienne Chevalier, comme celle du mont Valérien, et, dans les

1. Publication collective, avec préface de M. Henry Marcel. Paris, Laurens,
1907, in-8 ill.

2. Y. Gazette des Beaux-Arts, 1884, t. I, p. 106.

3. Id., ibid., p. 102.

4. Id., ibid., p. 290.
 
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