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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 9.1913

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Nr. 1
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Saunier, Charles: Hilaire Ledru: les oubliés
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https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0062

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HILAIRE LEDRU

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des Beaux-Arts1, celui de Rosalie Lavasseur, de l’Académie natio-
nale de musique, celui, beaucoup plus important, de Dalayrac,
en pied, tenant sa partition de Nina ou la Folle par amour,
remontent à ses débuts, c’est-à-dire au règne de Louis X\I". Pour
ne parler que de Mlle Mézières, quel amusant document que ce
dessin! Document iconographique, document de mode aussi, et d un
instant où celle-ci flottait entre un classicisme admis et un préro-
mantisme imminent. Voyez plutôt F accoutrement : une sorte de
chemise à large collerette plissée d’où sort un gracieux visage
encadré par une chevelure bouffante et poudrée supportant un cha-
peau pouf à aigrette qui ressemble à un chapeau chinois. Mais, pour
bien apprécier ce portrait aujourd’hui égaré, ce qu’il faudrait au
moins, c’est un fac-similé fidèle du faire de 1 artiste, de ce pointillé
lui diminuait l’accent, mais qui donnait du fondu à l’œuvre. Or, le
graveur sur bois de 1858 a substitué, à ce procédé si caractéristique,
de monotones hachures qui n’ont ni la sobriété des premiers bois du
Magasin pittoresque, ni l’artistique fidélité des tailles de nos actuels
graveurs.

Mais l’agréable société où vivait Ledru, le bonheur de son exis-
tence privée, maintenant qu’il avait près de lui 1 élue de son jeune
cœur, cette Marie-Anne Durand, connue à Douai et fidèlement aimée
malgré le séjour d’Anvers et les attraits de Paris, lui font plus que
jamais négliger la consécration de l’Académie. Il ne tonte même pas
d’obtenir la qualit é d’associé qui lui permettrait d’exposer aux Salons.
Les événements de 1789 le surprennent donc en pleine quiétude.

Sa prospérité allait subir un temps d’arrêt. La Révolution entraî-
nait des goûts nouveaux, en même temps qu elle imposait d excep-
tionnelles difficultés de vie. Il n’y avait que deux moyens, pour un
artiste, de parer aux difficultés présentes : émigrer ou entrer crâne-

b 1839, t. III, p. 233.

2. Les dessins d’Hilaire Ledru sont assez rarement mentionnés dans les
catalogues de vente. A la vente Bédouin, qui eut lieu à Paris, le 27 décembre
*866, le Portrait de UUe Mézières fut adjugé à 5 francs; le portrait de Dalayrac
en pied ne dépassa que de peu le prix précédent, puisqu’il fut adjugé S fr. 30.
Un dessin de deux femmes, au crayon, seulement attribué à Ledru, figure sur le
catalogue de la vente posthume du marquis de Chennevières.

M. Couët, archiviste de la Comédie Française, nous fait remarquer que cest
à tort qu’Hédouin a donné à Mn« Mézières le titre de comédienne du Roi, elle n’a
jamais appartenu à la troupe des Comédiens français. Ce qui ne diminue en
>‘ien son talent et l’appréciation de Favart qui la considérait comme « une per-
sonne pleine d’esprit, de bon sens, ayant fait une étude profonde de son art »,
et qui la patronnait en conséquence auprès des cours d’Allemagne.

IX.

4° PÉRIODE.

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