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Nr. 1
DOI article:Le Breton, Gaston: Jacques-Antoine-Marie Lemoine: peintre rouennais (1751 - 1824)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0036
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Cet acte authentique nous permet de rectifier les erreurs qui mil
été commises, jusqu’ici, au sujet de la date de naissance de Lemoine.
Ces erreurs étaient d’autant plus naturelles que les Lemoine, Le Moine
ou Le Moyne qui figurent dans les répertoires et les catalogues étant
très nombreux, ils ont été facilement confondus les uns avec les
autres.
Un échange de correspondance qui s’est établi, dans la Chronique
des Arts, en 18 G G, entre Bellicr de la Chavignerie, Jules Ilédou et
Albert Grand à propos de Jacques-Antoine-Marie Lemoine et de ses
homonymes n’a encore élucidé que quelques points de la question.
L’orthographe des noms et des prénoms n’a pas toujours été
respectée dans les documents les plus authentiques, ainsi que cela
se passait d’ailleurs à cet époque. C’est ainsi qu’on a pu confondre
avec notre artiste rouennais René-Jean Lemoine ou Le Moyne, de
l’Académie royale de Saint-Luc (mort en 1791). Des miniatures do
Jacques-Antoine ont même été attribuées à des femmes peintres :
Mjie Lemoine (Marie-Victoire), élève de Ménageot, née à Paris vers le
même temps que notre Lemoine, en 1754, et décédée dans la même
ville en 18201 ; Mmc Lemoine (néeXainte-Edmée Blot), élève d’Augustin,
dont les miniatures figurèrent à Paris aux Salons de 1810, 1812,
1814 et 1817. M. Alphonse Maze-Sencier, très compétent dans la
matière et qui possédait une belle collection de miniatures du
xvme siècle, ci Le un Le Moyne qui donnait des leçons de dessin à
Paris, en 1776. « Nous avons vu, écrit-il, une ravissante miniature
signée Le Moyne. L’exécution en est excellente. C’est un portrait de
jeune femme debout, les mains cachées dans un manchon et rappe-
lant certain portrait de Mm0 Vigée-Lebrun 2. »
Les limites dans lesquelles nous devons nous renfermer ici ne
nous permettent pas de nous étendre sur la question des Lemoine;
nous nous bornerons à parler de celui qui nous intéresse plus parti-
par demoiselle Marie-Geneviève Lemoine de la paroisse de Saint-Patrice, parain
et maraine soussignés,
Lemoine, DieppecLalle.
Lemoine. Mar tôt, curé. »
(Archives municipales de Rouen, paroisse Saint-Martin-sur-Renelle, baptêmes et
inhumations, 31e registre, n° 466, année 1751.)
1. Les miniatures de cette artiste, qui portent la même signature que celles
de Jacques-Antoine, sont d’une tonalité très vive et ont parfois un éclat de
porcelaine ou d’émail. Elles se distinguent de celles du peintre rouennais par
une exécution moins vigoureuse et plus « féminine ».
2. Le Livre des Collectionneurs, par Alph. Maze-Sencier. Paris, Renouard,
1885.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Cet acte authentique nous permet de rectifier les erreurs qui mil
été commises, jusqu’ici, au sujet de la date de naissance de Lemoine.
Ces erreurs étaient d’autant plus naturelles que les Lemoine, Le Moine
ou Le Moyne qui figurent dans les répertoires et les catalogues étant
très nombreux, ils ont été facilement confondus les uns avec les
autres.
Un échange de correspondance qui s’est établi, dans la Chronique
des Arts, en 18 G G, entre Bellicr de la Chavignerie, Jules Ilédou et
Albert Grand à propos de Jacques-Antoine-Marie Lemoine et de ses
homonymes n’a encore élucidé que quelques points de la question.
L’orthographe des noms et des prénoms n’a pas toujours été
respectée dans les documents les plus authentiques, ainsi que cela
se passait d’ailleurs à cet époque. C’est ainsi qu’on a pu confondre
avec notre artiste rouennais René-Jean Lemoine ou Le Moyne, de
l’Académie royale de Saint-Luc (mort en 1791). Des miniatures do
Jacques-Antoine ont même été attribuées à des femmes peintres :
Mjie Lemoine (Marie-Victoire), élève de Ménageot, née à Paris vers le
même temps que notre Lemoine, en 1754, et décédée dans la même
ville en 18201 ; Mmc Lemoine (néeXainte-Edmée Blot), élève d’Augustin,
dont les miniatures figurèrent à Paris aux Salons de 1810, 1812,
1814 et 1817. M. Alphonse Maze-Sencier, très compétent dans la
matière et qui possédait une belle collection de miniatures du
xvme siècle, ci Le un Le Moyne qui donnait des leçons de dessin à
Paris, en 1776. « Nous avons vu, écrit-il, une ravissante miniature
signée Le Moyne. L’exécution en est excellente. C’est un portrait de
jeune femme debout, les mains cachées dans un manchon et rappe-
lant certain portrait de Mm0 Vigée-Lebrun 2. »
Les limites dans lesquelles nous devons nous renfermer ici ne
nous permettent pas de nous étendre sur la question des Lemoine;
nous nous bornerons à parler de celui qui nous intéresse plus parti-
par demoiselle Marie-Geneviève Lemoine de la paroisse de Saint-Patrice, parain
et maraine soussignés,
Lemoine, DieppecLalle.
Lemoine. Mar tôt, curé. »
(Archives municipales de Rouen, paroisse Saint-Martin-sur-Renelle, baptêmes et
inhumations, 31e registre, n° 466, année 1751.)
1. Les miniatures de cette artiste, qui portent la même signature que celles
de Jacques-Antoine, sont d’une tonalité très vive et ont parfois un éclat de
porcelaine ou d’émail. Elles se distinguent de celles du peintre rouennais par
une exécution moins vigoureuse et plus « féminine ».
2. Le Livre des Collectionneurs, par Alph. Maze-Sencier. Paris, Renouard,
1885.