Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 12.1914-1916)

Ta terre tourne, la guerre sévit, les enfants jouent. Ainsi va le
monde. Les hommes réclament des armes, et les fillettes des
A poupées. Pourquoi s’étonner? Proportions gardées, celles-ci
sont aussi nécessaires que celles-là. Il faut donc en fabriquer. Or, il
y a deux ans, leur rareté provoqua de sérieuses alarmes. Le stock
courant s’épuisait. Gomment le renouveler? L’action rapide et féconde
suscita un renouveau : aujourd’hui la poupée française triomphe.
Saluons-la joyeusement! Mais, de ce fait, certains manifestent leur
surprise. Des plaintes se formulent : « Ces poupées envahissent tout »,
remarquent les uns. « Encore une exposition1! » protestent les
autres. Pour rassurer ceux-là, pour éclairer ceux-ci, nous dirons
la raison de cette renaissance. Aussi bien, est-ce rendre justice à
quelques femmes de cœur qui, secondées par des artistes, ont apporté
tous leurs soins à cette œuvre captivante.

La situation avant la guerre peut se résumer brièvement : la
poupée allemande régnait partout. Ce succès était le résultat d’une

1. Ouverte depuis le 20 novembre au Pavillon de Marsan : « Le Jouet et
l’Image ».

XII.

4' PÉRIODE.

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