LE BAPTISTÈRE SAINT-JEAN DE POITIERS
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transformation d’un monument antique resté debout. L’argument le
plus fort qui ait été produit en faveur de la première hypothèse est
l’analogie du plan avec celui du baptistère de Yenasque, qui se
compose comme lui d’un rectangle avec trois absides1. Mais ce
plan de Venasque est assez anormal; en tous cas, il est inconnu dans
tout l’Ouest de la France, où les baptistères qui ont laissé des traces
sont toujours des constructions symétriques par rapport à leur
centre (baptistère octogonal
à Angers, carré à Civray-sur-
Cher, circulaire à Saint-Léo-
nard, etc.).
A Poitiers, d’ailleurs, les
absides, qui donnent à l’édi-
fice tout son caractère chré-
tien, semblent bien être d’une
construction postérieure à
celle des murs : c’est l’opinion
de nombreux archéologues,
et notamment celle du P.
de la Croix. Enfin, il faut
encore noter que les baptis-
tères étaient presque toujours
dans le voisinage immédiat
d’une église, et souvent en
communication directe avec
elle. Celui de Poitiers était
distant d’une centaine de
mètres de la cathédrale.
Pour ces raisons, nous
croyons que le Baptistère de
Poitiers n’est pas une construction originale, mais le résultat d’un
effort fait pour adapter, en se rapprochant autant que possible
des formes consacrées, un monument existant antérieurement, et
qui devait se composer essentiellement d’une haute salle rectan-
gulaire.
Qu’était ce monument? Une tradition ancienne en fait un tom-
beau, et cette tradition se fonde principalement sur ce qu’on y aurait
trouvé la fameuse inscription funéraire de Claudia Varenilla. Le
1. Analogie signalée par M. R. de Lasteyrie dans son ouvrage : L’Architec-
te religieuse en France à l’époque romane, Paris, 1912.
PLAN DU BAPTISTÈRE DE POITIERS
D’APRÈS LE R. P. DE LA CROIX
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transformation d’un monument antique resté debout. L’argument le
plus fort qui ait été produit en faveur de la première hypothèse est
l’analogie du plan avec celui du baptistère de Yenasque, qui se
compose comme lui d’un rectangle avec trois absides1. Mais ce
plan de Venasque est assez anormal; en tous cas, il est inconnu dans
tout l’Ouest de la France, où les baptistères qui ont laissé des traces
sont toujours des constructions symétriques par rapport à leur
centre (baptistère octogonal
à Angers, carré à Civray-sur-
Cher, circulaire à Saint-Léo-
nard, etc.).
A Poitiers, d’ailleurs, les
absides, qui donnent à l’édi-
fice tout son caractère chré-
tien, semblent bien être d’une
construction postérieure à
celle des murs : c’est l’opinion
de nombreux archéologues,
et notamment celle du P.
de la Croix. Enfin, il faut
encore noter que les baptis-
tères étaient presque toujours
dans le voisinage immédiat
d’une église, et souvent en
communication directe avec
elle. Celui de Poitiers était
distant d’une centaine de
mètres de la cathédrale.
Pour ces raisons, nous
croyons que le Baptistère de
Poitiers n’est pas une construction originale, mais le résultat d’un
effort fait pour adapter, en se rapprochant autant que possible
des formes consacrées, un monument existant antérieurement, et
qui devait se composer essentiellement d’une haute salle rectan-
gulaire.
Qu’était ce monument? Une tradition ancienne en fait un tom-
beau, et cette tradition se fonde principalement sur ce qu’on y aurait
trouvé la fameuse inscription funéraire de Claudia Varenilla. Le
1. Analogie signalée par M. R. de Lasteyrie dans son ouvrage : L’Architec-
te religieuse en France à l’époque romane, Paris, 1912.
PLAN DU BAPTISTÈRE DE POITIERS
D’APRÈS LE R. P. DE LA CROIX