DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Marcel-Reymond, Charles: Le baptistère Saint-Jean de Poitiers
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0135
LE BAPTISTÈRE SAINT-JEAN DE POITIERS
117
formes du vmü siècle ; et, eu particulier, le chambranle de gauche et
le seuil du chœur, avec leurs alignements d’ornements circulaires,
ont de nombreux analogues dans les motifs du vme siècle publiés
par Cattaneo. M. Levillain a fort bien classé l’hypogée dans les pre-
mières années du vme siècle; c’est une nouvelle raison pour placer
le Baptistère à une date un peu antérieure, vers le milieu du
viie siècle.
Les chapiteaux devraient aussi nous fournir des indications pré-
cieuses : malheureusement
les éléments de comparaison
sont rares, le nombre de cha-
piteaux des premiers temps
chrétiens qui sont publiés
étant peu élevé et leur étude
et leur classification loin
d’être achevées. 11 serait pour-
tant fort utile d’établir quel-
ques repères chronologiques
qui permettraient de mieux
saisir l’évolution de leurs
formes. Les groupes les plus
importants à examiner sont
ceux de Saint-Laurent de
Grenoble et de la crypte de
Jouarre.
Les chapiteaux de Gre-
noble ont beaucoup de rap-
ports avec ceux de Poitiers, par leur technique un peu sommaire,
et leur sculpture à fleur de pierre. Ils en diffèrent pourtant par des
caractères essentiels et dont le premier est l’emploi de volumineux
abaques. Cette influence ravennate à Grenoble s’explique facilement
par le voisinage de l’Italie et les fréquents rapports qui s’ensuivent :
on sait que Grenoble a appartenu aux Lombards à la fin du vie siècle.
D’autre part, les chapiteaux de Grenoble sont plus près des formes
classiques que ceux de Poitiers; ils dérivent généralement du type
corinthien. Enfin, on y trouve tous les symboles des premiers siècles
chrétiens : pampres, colombes, agneau, croix avec monogramme. Ce
sont autant de raisons pour ue pas leur attribuer une date très
avancée. Bien qu’ils soient beaucoup plus barbares que ceux de
Poitiers, ce qui s’explique par l’importance moindre du centre
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formes du vmü siècle ; et, eu particulier, le chambranle de gauche et
le seuil du chœur, avec leurs alignements d’ornements circulaires,
ont de nombreux analogues dans les motifs du vme siècle publiés
par Cattaneo. M. Levillain a fort bien classé l’hypogée dans les pre-
mières années du vme siècle; c’est une nouvelle raison pour placer
le Baptistère à une date un peu antérieure, vers le milieu du
viie siècle.
Les chapiteaux devraient aussi nous fournir des indications pré-
cieuses : malheureusement
les éléments de comparaison
sont rares, le nombre de cha-
piteaux des premiers temps
chrétiens qui sont publiés
étant peu élevé et leur étude
et leur classification loin
d’être achevées. 11 serait pour-
tant fort utile d’établir quel-
ques repères chronologiques
qui permettraient de mieux
saisir l’évolution de leurs
formes. Les groupes les plus
importants à examiner sont
ceux de Saint-Laurent de
Grenoble et de la crypte de
Jouarre.
Les chapiteaux de Gre-
noble ont beaucoup de rap-
ports avec ceux de Poitiers, par leur technique un peu sommaire,
et leur sculpture à fleur de pierre. Ils en diffèrent pourtant par des
caractères essentiels et dont le premier est l’emploi de volumineux
abaques. Cette influence ravennate à Grenoble s’explique facilement
par le voisinage de l’Italie et les fréquents rapports qui s’ensuivent :
on sait que Grenoble a appartenu aux Lombards à la fin du vie siècle.
D’autre part, les chapiteaux de Grenoble sont plus près des formes
classiques que ceux de Poitiers; ils dérivent généralement du type
corinthien. Enfin, on y trouve tous les symboles des premiers siècles
chrétiens : pampres, colombes, agneau, croix avec monogramme. Ce
sont autant de raisons pour ue pas leur attribuer une date très
avancée. Bien qu’ils soient beaucoup plus barbares que ceux de
Poitiers, ce qui s’explique par l’importance moindre du centre