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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Réau, Louis: La peinture allemande du XVIIe et du XVIIIe siècle à l'exposition de Darmstadt
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0146

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128

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Chardin qui sont aujourd’hui la parure du musée de Carlsruhe1.
Oudry devient le fournisseur attitré de la galerie de Schwerin, qui ne
possède pas moins de 42 tableaux de sa main2. Enfin, on sait la pré-
dilection de Frédéric II pour l’école française3 : par l’intermédiaire
de son agent à Paris, le comte de Rothenburg, il faisait main basse
sur les chefs-d’œuvre de Watteau, de Lancret, de Pater et de Char-
din et formait à Potsdam une collection de peinture française du
xviii6 siècle qui n’a guère d’égale en Europe.

Antoine Pesne (1683-1757), qui fut son premier peintre, comme
il avait été celui de Frédéric Ier et de Frédéric-Guillaume Ier, est le
véritable fondateur de l’école berlinoise. Adéfaut du célèbre Portrait
de Frédéric II du musée de Berlin, l’Exposition de Darmstadt s’est
fait prêter par l’Empereur, par le duc de Brunswick, par le prince
de Liechtenstein toute une série de portraits d’apparat qui, joints
aux portraits moins apprêtés de la collection du Dr Seidel, donnent
une idée assez complète de son talent. On remarquera aussi deux
curieux paysages d’une extrême gaucherie peints par son élève
Dubois, et « étoffés » par lui de quelques ligures ; ce sont les pre-
miers balbutiements du paysage brandebourgeois.

La tradition de Pesne et de son successeur Amédée Vanloo fut
continuée à Berlin par des artistes d’origine polonaise, mais d’édu-
cation toute française : la famille Liszewski (Lisiewski) et le peintre-
graveur Chodowiecki. L’Exposition de Darmstadt nous permet de
faire ample connaissance avec cette dynastie des Liszewski, qui ne
fournit pas moins de quatre peintres : Georges (1674-1746), Chris-
tian-Friedrich (1724-1794), Anna-Rosina Liszewska (1716-1783), qui
épousa successivement deux Français : Matthieu et de Gasc, et Anna
Dorothea (1722-1782), qui signe fièrement ses portraits : « A. D. Ther-
buscli, née de Liszewska, Peintre du Roy ».

Daniel Chodowiecki (1726-1801), né à Dantzig d’un père polonais,
était de souche française par sa grand’mère, qui émigra à la Révo-
cation de l’édit de Nantes. Ses attaches avec le protestantisme fran-
çais sont attestées par une petite toile prêtée par le grand-duc de
liesse, qui représente La Famille Calas’". Ses tableaux de mœurs,

1. Gutmann, Bas grossherzogliche Resiclenzschloss zu Karlsruhe. Heidelberg, 1911.

2. Locquin, L’Art français à la cour de Mecklembourg au xvme siècle (Gazette des
Beaux-Arts, 1906, t. Il, p. 301).

3. P. Seidel, Franzôsische Kunstivcrke des 18. Jalirhunderts im Besitze S. M. des
deutschen Kaisers. Trad. franç. par P. Vitry et J.-J. Marquet de Vasselot, 1900.

4. 11 eût été intéressant de confronter cette toile avec ses célèbres Adieux
de Calas (1767) du musée de Berlin.
 
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