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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Nr. 2
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Cantinelli, Richard: L' exposition internationale de Lyon: la peinture et la sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0177

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

1 5 (î

sous son pinceau, et je sais telle timbale qui, découpée d’une toile,
suffirait à nous réjouir de son prestigieux et plein rayonnement. Un
Portrait de jeune fille en robe surannée résume fort justement la
manière noble, discrète et sensible de M. Aman-Jean, dont nous
aurions voulu exposer quelques-uns de ces pastels où le réseau des
lignes colorées parvient à capter des idées trop subtiles pour être
peintes ou écrites.

*

*

Faute de place et faute de crédits, la sculpture est moins com-
plètement représentée que la peinture dans notre Exposition.
MM. Lar rivé etVermare, tous les deux Lyonnais d’origine, exposent,
le second un Giotto qui se souvient du Tarcisius de Falguière et un
beau Troupeau à l'abattoir, plein de piétinements et de poussière;
le premier, une statue de Baigneuse d’un modelé étonnant de préci-
sion et de souplesse, puis un autre nu, élancé et pur. Les Enfants
de M. Marque sont observés dans la vérité ingénue de leurs poses.
M. Paul Roussel nous a envoyé une réduction de sa Nonia où se
retrouvent le prestige et la nerveuse élégance de la grande figure
conservée au Petit Palais. Les deux faces principales du talent de
M. Bartbolomé sont ici représentées : la grâce, par une Fontaine où une
tendre nymphe est comme enfermée dans le cristal de l’eau; l’émo-
tion douloureuse, la gravité funèbre, par un bronze, L'Enfant
mort. Les enfants [Joie d'été) de M. Ilalou souhaitent la bienvenue
à nos visiteurs. Sa Baigneuse faisant sa natte est une fort belle
figure que la lumière, qui ne s’y trompe pas, caresse avec amour.
Mm0 Jeanne Bardey, qui, peintre et graveur, s’est vouée à l’austère
discipline de la sculpture, montre une charmante maîtrise dans le
marbre qu’elle appelle Nu debout.

Le sévère et solitaire sculpteur Joseph Bernard, vivant ses
journées dans son atelier poudreux qu’emplit le songe des œuvres
lentement tirées de la pierre, filles premières-nées du ciseau sur la
matière même, est un merveilleux poète de la jeunesse des femmes.
Dans ses bas-reliefs si cohérents à la pierre, dans ses statues d’un
mouvement si mesuré, c’est le même rythme de puissances pro-
mises à la race, amphores d’amour, chairs dont les forces latentes
épousent la caresse et doublent l’étreinte, gorges gonflées de colombes,
et la pureté des mains qui portent la cruche ou relèvent les cheveux.
D’où vient que les pouvoirs publics ignorent M. Bernard, ignorent
MM. Maillol, IJalou, Despiau, Mietschaninoff, et s’obstinent à confier
 
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