Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Michel, Robert André: Les fresques de la garde-robe au palais des Papes à Avignon
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0347

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES FRESQUES DE LA GARDE-ROBE A AVIGNON 315

textes, qu’une des dates d’apparition en France de la peinture de
genre profane.

Les descriptions que les anciens chroniqueurs nous ont conservées
d’oeuvres d’art analogues en notre pays semblent postérieures pour
la plupart. Ce n’est qu’en 1349 que Jean le Bon, qui avait été l’hôte
de Clément VI en Avignon, faisait venir le peintre Jean Coste au
château de Vaudreuil où il devait peindre une chasse, et l’on peut se
demander dans quelle mesure ces peintures étaient inspirées de celles
que le dauphin avait pu admirer dans la tour de la garde-robe1. Il
faut attendre le règne de Charles V pour voir ce mouvement natu-
raliste de l’art se généraliser à la cour du roi et se multiplier les
décorations analogues. Sauvai nous a gardé le souvenir de celles
de l’hôtel Saint-Pol, où l’on voyait une grande forêt pleine d’arbres
et d’arbrisseaux chargés de fleurs et de fruits que cueillaient et
mangeaient des enfants. En 1364, Jean d’Orléans était chargé de
peindre un cerf dans la grand’salle du palais, et dans la salle basse
du Louvre on voyait, deux ans plus tard, « des oiseaux et des
animaux jouer dans de grandes campagnes »; en 1380, le peintre
Jean Petit, dit Jean de Troyes, recevait pour le roi la commande
d’une litière sur les panneaux de laquelle on devait représenter
« des arbres de chênes et des daims faits d’après le vif,... des fou-
gères vertes,... une chasse 2 ». Et sous Charles V et Charles VI les
tapisseries représentant des scènes analogues deviennent très nom-
breuses3. On en peut voir encore au Musée des Arts décoratifs
quelques intéressants spécimens du xve siècle.

Il serait aisé de multiplier les rapprochements de ce genre.
L’Italie, elle aussi, nous fournirait en abondance d’autres points de
comparaison généralement plus tardifs. Si les fresques de la tour
de Saint-Zénon, à Vérone4, et celles de Castelbarco semblent dater
de 1330 environ, celles des châteaux de Lichtenberg, de Runkelstein
dans le Tyrol, de la tour de l’Aigle à Trente5, du château de Pavie

1. Sur les peintures de Vaudreuil, cf. Bibliothèque de l’École des Chartes,
2° série, t. III, 1846, p. 334, et de Laborde, Les Ducs de Bourgogne, t. III, p. 461,
n° 7286. — Les comptes de la Chambre apostolique nous donnent des détails
pittoresques et précis sur le séjour de Jean de France et du futur Charles V à
la cour d’Avignon en 1342-1343.

2. Cf. P. Durrieu dans Histoire de l’art publiée sous la direction d’André
Michel, t. III, 1, p. 112.

3. Cf. Labarte, Inventaire du mobilier de Charles V.

4. Encore inédites.

5. Betty Kurth, op. cit.
 
Annotationen