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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Nr. 4
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Petrucci, Raphael: Une exposition d'œuvres d'art d'Extrême-Orient: bronzes antiques, poteries, jades ; les portraits funeraires chinois
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0356

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dant et surchargé qui va s’accuser de plus en plus sous les Ming.
Elle perd de son unité; on pourrait presque décomposer le tableau
en plusieurs tranches superposées dont chacune se suffirait à elle-
même. Une inscription, dont une partie a été mutilée, a trait seule-
ment au sujet représenté : des montagnes d’hiver parmi lesquelles
cheminent des voyageurs. « L’eau courante », dit-elle, « comme tou-
jours, est là; mais c’est sous la glace hivernale qu’elle poursuit son
chemin. »

En dehors de ces peintures, une œuvre que l’inscription attribue
à T’ang Yin constituait un excellent exemple de la peinture de
figures à l’époque des Ming. C’est la représentation d’une beauté
chinoise; elle est accompagnée d’une suivante : une jeune fille
portant un rouleau de peintures. Le dessin a toute la grâce et la
souplesse des bons peintres des Ming. Le visage souriant, à demi
caché par un écran transparent, les mains grasses delà jolie femme,
le geste précieux et contourné dans l’harmonie des draperies, tout
est traité d’une manière très expressive. D’autre part, la variété du
coup de pinceau tend à faire croire à une œuvre originale plutôt
qu’à une réplique. En l’absence de pièces de comparaison cer-
taines, on ne peut se prononcer sur l’authenticité de cette peinture.
On peut dire, en tout cas, qu’elle n’est pas indigne d’être attribuée
à T’ang Yin.

Un assez grand nombre de peintures chinoises ou japonaises
figuraient encore rue de Varenne. J’ai parlé seulement ici de celles
qui me paraissaient pouvoir donner lieu à quelques remarques
intéressantes; elles s’élèvent, d’une façon générale, très sensible-
ment au-dessus du niveau de toutes les autres. J’arrive maintenant
à la question des portraits funéraires.

Il s’agit ici d’un chapitre spécial de l’histoire de l’art en Chine.
On ne pourrait se faire une idée juste de la valeur des portraits
funéraires si l’on ne se rendait compte tout d’abord de la place
subordonnée qu’ils occupent dans l’ensemble.

La peinture extrême-orientale est divisée, comme on Je sait, en
quatre catégories : 1° les montagnes et les eaux (peinture de
paysage); 2° les hommes et les objets (peinture de genre); 3° les
oiseaux et les fleurs; 4° les plantes et les insectes. A ces quatre
grandes catégories les traités de la peinture en ajoutent, en sup-
plément, une cinquième : la peinture de figure. Elle est restée en
dehors des quatre classes fixées par la critique chinoise à l’époque
académique, mais elle est certainement de toutes la plus ancienne.
 
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