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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Nr. 4
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Petrucci, Raphael: Une exposition d'œuvres d'art d'Extrême-Orient: bronzes antiques, poteries, jades ; les portraits funeraires chinois
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0363

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

paon pour l’homme, le champignon de longévité pour la femme,
en font des œuvres d’un bon style, dans lequel la tradition des
maîtres transparaît avec tout son éclat.

Une série de grands portraits, d’une époque postérieure, mais
que les détails du costume, aussi bien que les caractères de la pein-
ture, permettent d’attribuer à la dynastie des Ming, forme un
ensemble impressionnant par son caractère et son austérité. Un
vieillard à la figure ridée, au poil rare, les paupières alourdies sur les
yeux à demi ouverts, mais encore brillants et malicieux malgré l’âge,
porte, sur sa robe d’un noir gris, la ceinture d’écailie et le pectoral
orné de phényx jaunes sur fond bleu qui dénoncent un fonction-
naire civil de haut rang. Dans une autre peinture, un vieillard por-
tant le bonnet noir en forme de mitre et une simple robe noire nous
montre son maigre visage dans lequel les yeux vifs, surmontés de
sourcils noirs, prennent un intense caractère de vie. L’ensemble est
d’une grande autorité. Quoique le dessin soit monotone dans sa pré-
cision un peu sèche et que le trait, si souple et si varié chez les
maîtres, ait ce tracé égal et méticuleux qui caractérise les œuvres
d’artisans, la grande tradition réaliste est si proche, l’ordonnance si
mesurée et si sobre, qu’on peut considérer ces peintures comme
comptant parmi les meilleures du genre particulier auquel elles
appartiennent.

Un grand personnage à robe rouge, coiffé du chapeau de crin à
ailettes, portant le pectoral orné du phényx et la ceinture à orne-
ments de jade, donne aussi une grande impression. On y retrouve
le reflet des œuvres de style, malgré le dessin assez mou de la figure
grasse à la barbe en désordre.

Quelques portraits de femmes, plus négligés dans leur exécution,
frappent encore par ce même caractère de grandeur qu’évoquent les
peintures dont il vient d’être question : une, surtout, est particuliè-
rement intéressante. C’est le portrait d’une vieille dame au nez en bec
de perroquet; la figure grasse, aux chairs pâles et flasques, garde un
réel accent de volonté et de vio. Elle porte une tiare en plumes de
martin-pêcheur ornée de pendeloques de perles et de coraux. Sous
la robe noire apparaît une sous-jupe de soie jaune et bleue.

La même tradition se répète dans quelques autres grands por-
traits de femmes à robe rouge ou noire, malgré l’exécution infé-
rieure et la valeur plus ordinaire du trait.

Pour qui n’a pas vu les œuvres de maîtrise dontces portraits sont
dérivés, des peintures semblables doivent apparaître comme vérita-
 
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