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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

DOI issue:
Nr. 4
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Mayor, Jacques: L' hôtel de la chancellerie d'Orléans à Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0377

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344

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

reste à le décrire en sa magnificence, qui fait des trois salons prin-
cipaux un ensemble de tout premier ordre. Ceci d’autant plus que, si
l’on trouve ailleurs des appartements d’un « Louis XYI » plus raffiné,
le cas paraît unique pour l’époque (dans ce qui nous a été conservé,
s’entend) d’un style aussi sérieux, si l’on peut s’exprimer ainsi. Il
semble que la solennité du grand siècle réapparaisse ici, soit que le
décorateur ait obéi aux suggestions d’un propriétaire épris du passé,
soit qu’il ait suivi ses propres inspirations.

M. de Champeaux1 croit reconnaître, dans le grand salon notam-
ment, le caractère des ouvrages de Ch. de Wailly, lequel dirigea
les travaux effectués après le rachat de l’hôtel aux d’Argenson par le
duc d’Orléans2. Il serait difficile, croyons-nous, d’étayer ceci de
preuves convaincantes. Si l’on examine, dans le recueil de J.-Ch.
Krafft et N. Ransonnette3, les coupes de la maison que de Wailly s’était
construite en 1777, rue de la Pépinière — et où sa « manière » devait
certes briller plus que partout ailleurs — ou de celle, contiguë,
qu’il avait édifiée pour le sculpteur Pajou, son collaborateur aux
travaux de la Chancellerie et son ami, on constate la présence de
décorations bien de leur époque, sans rien de cet aspect quelque peu
« LouisXIV » qui frappe à première vue lorsqu’on visite l’hôtel de
la rue des Bons-Enfants. Cette impression provient de l’emploi de
motifs que l’on pourrait appeller archaïques, si ce qualificatif ne les
vieillissait pas outre mesure : des trophées d’armes, des boucliers,
des mufles de lions, qui semblent empruntés à Versailles ou à la
Galerie d’Apollon; il n’y a pas jusqu’à des guirlandes très Louis XVI
qui ne paraissent d’un autre règne. Les reliefs, d’allure si clas-
sique, de Pajou, la coloration générale, plus montée de ton qu’on
ne le voit habituellement alors, ajoutent à cette impression, qu’avait
notée très exactement déjà Gustave Sandoz4. Mais celle-ci ne résiste

nombre de ces clichés en vue de l’illustration du présent article. Nous en avons
publié plusieurs dans L’Architecture et la Décoration françaises déjà citée (2e série).

1. L’Art décoratif dans le vieux Paris, p. 268 (notice des plus insuffisantes).

2. Un petit problème se pose à ce sujet : le comte Marc-Pierre d’Argenson
fut chancelier de 1723 à 1740, et son frère ainé, le marquis René-Louis, qui lui
succéda, avait cédé sa charge vers 1745 à M. de Silhouette. Où les bureaux de
la Chancellerie furent-ils situés à partir de cette époque jusqu’en 1784, année
du rachat? Au Palais-Royal, sans doute.

3. Plans, coupes, élévations des plus belles maisons et des hôtels construits à Paris
et dans les environs, 1801-1802, pl. 43 à 45.

4. L'Hôtel de la Chancellerie d’Orléans au Palais-Royal, notice écrite en 1881 et
restée manuscrite, dont M. G.-Roger Sandoz, fils de l’auteur si regretté, nous a
fort obligeamment communiqué une copie. Gustave Sandoz fut, durant quelques
 
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