GAZETTE DES BEAUX ARTS
m
Levers déplut au clergé de Genève et la médaille fut condamnée ; aussi
les exemplaires en sont-ils très rares, et celui que nous reproduisons
(en cul-de-lampe) provient de la famille d’Argental. Nous savons que
la médaille coûtait en argent 36 francs, en cuivre 6 francs et 12 sols.
Je signale, avant de m’occuper de quelques-uns des portraits
dessinés, gravés ou sculptés par Iluber et Rosset — les deux plus
importants portraitistes de Voltaire, ceux qui vécurent un long
temps auprès du philosophe, — l’amusante silhouette de Vivant-
Denon, faite « d’après na-
ture le 6 juillet 1775 »'.
Voltaire vient de conter
une anecdote à son hôte,
et pour une heure il veut
bien poser devant lui.
C’est ce qui constitue la
valeur de cette esquisse,
comme de celles de Huber
si joliment griffonnées
sur une planche fameuse
et dont les épreuves sont
très rares. « Bientôt l’at-
titude, les traits du poète
lui devinrentsi familiers,
qu’il faisait son portrait
derrière le dos sans qu’il
y parût, avec une telle
prestesse et une telle
sûreté qu’on eût dit, selon l’expression heureuse de Marmontel, qu’il
avait des yeux au bout des doigts. » Desnoiresterres dit encore, avec
justesse, que « ces jolis dessins, ces incroyables découpures, ces
pastels agréables sont, en quelque sorte, l’histoire familière et in-
time de l’auteur de la Henriade »1 2.
En dehors du beau Voltaire debout sculpté par l’artiste de Saint-
Claude, j’en ai retrouvé cinq, tous inédits, je pense. 11 faut les dater
entre 1770 et 1778, et plus exactement vers 1775. D’abord un Voltaire
(Collection du prince Ch.-Ad. Cantacuzène.)
1. Ce dessin, qui appartient au prince Charles-Adolphe Cantacuzène, a été
publiée dans Y Intermédiaire (t. LXV1I, col. 312). Desnoiresterres ne l’avait pu voir.
2. M. de Cazenave a eu l’obligeance de me signaler que son gendre, M. de
Mollins, arrière-petit-fils de Huber, possède encore de précieuses reliques voitai-
riennes ; j’en parlerai un jour.
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Levers déplut au clergé de Genève et la médaille fut condamnée ; aussi
les exemplaires en sont-ils très rares, et celui que nous reproduisons
(en cul-de-lampe) provient de la famille d’Argental. Nous savons que
la médaille coûtait en argent 36 francs, en cuivre 6 francs et 12 sols.
Je signale, avant de m’occuper de quelques-uns des portraits
dessinés, gravés ou sculptés par Iluber et Rosset — les deux plus
importants portraitistes de Voltaire, ceux qui vécurent un long
temps auprès du philosophe, — l’amusante silhouette de Vivant-
Denon, faite « d’après na-
ture le 6 juillet 1775 »'.
Voltaire vient de conter
une anecdote à son hôte,
et pour une heure il veut
bien poser devant lui.
C’est ce qui constitue la
valeur de cette esquisse,
comme de celles de Huber
si joliment griffonnées
sur une planche fameuse
et dont les épreuves sont
très rares. « Bientôt l’at-
titude, les traits du poète
lui devinrentsi familiers,
qu’il faisait son portrait
derrière le dos sans qu’il
y parût, avec une telle
prestesse et une telle
sûreté qu’on eût dit, selon l’expression heureuse de Marmontel, qu’il
avait des yeux au bout des doigts. » Desnoiresterres dit encore, avec
justesse, que « ces jolis dessins, ces incroyables découpures, ces
pastels agréables sont, en quelque sorte, l’histoire familière et in-
time de l’auteur de la Henriade »1 2.
En dehors du beau Voltaire debout sculpté par l’artiste de Saint-
Claude, j’en ai retrouvé cinq, tous inédits, je pense. 11 faut les dater
entre 1770 et 1778, et plus exactement vers 1775. D’abord un Voltaire
(Collection du prince Ch.-Ad. Cantacuzène.)
1. Ce dessin, qui appartient au prince Charles-Adolphe Cantacuzène, a été
publiée dans Y Intermédiaire (t. LXV1I, col. 312). Desnoiresterres ne l’avait pu voir.
2. M. de Cazenave a eu l’obligeance de me signaler que son gendre, M. de
Mollins, arrière-petit-fils de Huber, possède encore de précieuses reliques voitai-
riennes ; j’en parlerai un jour.