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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Nr. 5
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Seure, Georges: Nouveautés architecturales de Delphes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0462

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424

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

l’offrande naxienne. Avant lui « le trépied de Platées, les étoiles
d’or des Eginètes au sommet de leur mât de bronze, la réplique de
la Victoire de Paeonios sur son haut piédestal triangulaire, les trois
Thyiades dansant sur l’épanouissement de la tige d’acanthe, avaient
été autant de variations d’un même type1 ». Après lui, des piliers
élevés, comme ceux de Paul-Emile, de Prusias, d’autres encore,
sont en un certain sens toujours des réminiscences du même monu-
ment primitif.

Le défaut de l’offrande monostyle était de donner une impression
d’instabilité; l’invention de Sonikos a été de la rendre plus stable
en largeur par l’adjonction d’une nouvelle colonne; la modification
apportée par ses successeurs a consisté à assurer l’équilibre définitif
par l'augmentation simultanée delà largeur et de l’épaisseur, ce qui,
en passant par la base à quatre colonnes 2, que les anciens ne semblent
pas avoir connue, aboutissait au pilier rectangulaire et massif. Le
piédestal à double colonne apparaît donc comme correspondant à la
phase intermédiaire d’une évolution architecturale ayant pour objet
d’augmenter la solidité sans restreindre la hauteur.

La hauteur est, en effet, une condition immuable imposée à tous
les constructeurs d’ex-voto delphiquos par la configuration du sol et
la volonté des donateurs. On entend faire à Apollon Pythien un
cadeau qui soit vu, et, sur un terrain en pente raide comme est
celui de Delphes, les offrandes contiguës et même entremêlées se
gênent et se cachent les unes les autres, à moins qu’on ne prenne
soin de les surélever. Telle est la grande loi de l’architecture locale :
se guinder en hauteur pour rester visible, se restreindre en largeur
à cause de l’espace parcimonieusement mesuré. Plus on est éloigné
de la voie sacrée, plus il devient nécessaire de l’appliquer. Or, trois
des bases à double colonne se trouvaient à l’écart de cette voie:j;

1. A cette nomenclature il faut ajouter la colonne retrouvée au voisinage du
temple, sur le chapiteau de laquelle repose un bloc d’entablement, support d’un
trépied ou d’une statue. Je ne sais pourquoi M. Bourguet l’estime postérieure aux
bases à deux colonnes. Si c’est parce qu’elle supporte, comme celles-ci, un bloc
d’entablement destiné à servir de piédestal, ne peut-on penser que le prototype
s’en trouvait déjà indiqué dans le tailloir, allongé comme une plate-forme, qui
soutient le Sphinx de Naxos ?

2. Type du monument équestre de Vercingétorix à Clermont-Ferrand, par
Bartholdi.

3. L’une des bases de la famille de Lykos et Dioclès était placée perpendicu-
lairement à l’ouest de l’escalier qui descend, à l’extrémité sud-est de la place de
l’aire ; l’autre était située sur les terrasses supérieures en un point non encore
déterminé. — On verra sur la figure de la p. 431 un chapiteau appartenant à une
des colonnes de la première base.
 
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