DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Seure, Georges: Nouveautés architecturales de Delphes
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0463
NOUVEAUTÉS ARCHITECTURALES DE DELPHES 425
celle de Charixénos était particulièrement mal placée, l’emplacement
qui lui était attribué se trouvant derrière le trépied de Platées, qui
se haussait déjà lui-même derrière la
base des Tarent ins. Seul le monument
d’Aristainéta était dans une position
exceptionnelle, à l’ouest des bases de
Gélon, c’est-à-dire en bordure à la fois de
la voie sacrée et de la plate-forme orien-
tale qui précédait le temple. Celle-là
n’avait pas d’excuse topographique pour
être surélevée ; mais ses voisins d’époque
plus tardive, les piliers de Paul-Emile
ou de Prusias, n’en ont pas non plus.
Leur élévation commune atteste l’orgueil
de ceux qui les ont dédiés, et peut-être
aussi l’accoutumance traditionnelle à
un type architectural dont le sanctuaire
possédait de très nombreux exemplaires.
11 n’est pas défendu de penser que
la forêt de tous ces ex-voto, jaillissant
vers le ciel au sommet de leurs divers
piédestaux, les uns minces, les autres
ajourés, d’autres épais, tous à l’envi se
surplombant et se surajoutant, ne devait
pas présenter un aspect bien heureux ni
bien artistique. Surtout les files de
statues perchées côte à côte sur de
hautes architraves nous sembleraient
d’un goût assez douteux, et ce n’est pas
excuser ces alignements monotones et
maladroits que de remarquer qu’il y en
avait en tous lieux et à toutes hauteurs,
aussi bien sur des bases à fleur de sol
que sur les parapets des terrasses.
M. Bourguet a bien raison de dire que
les restaurations les plus audacieuse-
ment fantaisistes paraîtront sans doute
timides, le jour où l’on connaîtra le
sanctuaire delphique dans toute sa vérité. Ce jour-là, la reconstitu-
tion des bases à deux colonnes ajoutera à l’aspect d’ensemble du
LA COLONNE DES THYIADEœ
XII.
4" PÉRIODE.
3p
celle de Charixénos était particulièrement mal placée, l’emplacement
qui lui était attribué se trouvant derrière le trépied de Platées, qui
se haussait déjà lui-même derrière la
base des Tarent ins. Seul le monument
d’Aristainéta était dans une position
exceptionnelle, à l’ouest des bases de
Gélon, c’est-à-dire en bordure à la fois de
la voie sacrée et de la plate-forme orien-
tale qui précédait le temple. Celle-là
n’avait pas d’excuse topographique pour
être surélevée ; mais ses voisins d’époque
plus tardive, les piliers de Paul-Emile
ou de Prusias, n’en ont pas non plus.
Leur élévation commune atteste l’orgueil
de ceux qui les ont dédiés, et peut-être
aussi l’accoutumance traditionnelle à
un type architectural dont le sanctuaire
possédait de très nombreux exemplaires.
11 n’est pas défendu de penser que
la forêt de tous ces ex-voto, jaillissant
vers le ciel au sommet de leurs divers
piédestaux, les uns minces, les autres
ajourés, d’autres épais, tous à l’envi se
surplombant et se surajoutant, ne devait
pas présenter un aspect bien heureux ni
bien artistique. Surtout les files de
statues perchées côte à côte sur de
hautes architraves nous sembleraient
d’un goût assez douteux, et ce n’est pas
excuser ces alignements monotones et
maladroits que de remarquer qu’il y en
avait en tous lieux et à toutes hauteurs,
aussi bien sur des bases à fleur de sol
que sur les parapets des terrasses.
M. Bourguet a bien raison de dire que
les restaurations les plus audacieuse-
ment fantaisistes paraîtront sans doute
timides, le jour où l’on connaîtra le
sanctuaire delphique dans toute sa vérité. Ce jour-là, la reconstitu-
tion des bases à deux colonnes ajoutera à l’aspect d’ensemble du
LA COLONNE DES THYIADEœ
XII.
4" PÉRIODE.
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