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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Nordlingen, daterait de 1450 environ, l’orgue lui-même de 1466; il
est décoré par Hans Broschler de sept panneaux peints, avec les
figures en buste de Jésus-Christ entre six de ses Apôtres. Les volets
de l’orgue, représentant la Nativité, la Résurrection, sont de Simon
Metzger. Des trois tourelles, Tune a un fronton arrondi, les deux
autres un fronton triangulaire placés au-dessus d’une sorte d’im-
poste ajouré, en bois sculpté. Le massif est décoré de feuillages
en rinceaux et de consoles bilobées à sujets peints. La tribune
forme un petit ressaut; elle est ornée d’une frise inférieure et de
pendentifs gothiques.
A la Marienkirche de Dortmund, la tribune, aux panneaux riche-
ment sculptés, forme aussi une avancée; elle repose sur trois culs-de-
lampe dont les arêtes sont ornées d’une double dentelle de bois
sculpté; l’orgue est de date plus récente. Les rinceaux des consoles
de soutènement sont des plus élégants; mais la forme des tourelles,
surmontées d’un diadème de pinacles, diffère : elle est demi-circu-
laire et cette forme même m’inspire quelques doutes sur la date
(1480) assignée par M. A. HiII à cet orgue l. Dans les églises de
Lubeck, les orgues comptent parmi les curiosités importantes. A
elle seule, la Marienkirche en a trois : le plus grand, peint en blanc
et or, qui date originairement de 1518, a subi divers remaniements :
il n’a pas toujours été au fond de la nef, mais tout d’abord dans
une chapelle, comme le second orgue, de la fin du xve siècle celui-là;
le troisième, qui est au chœur, a été fait en 1561, avec les débris
d’un buffet gothique. A Saint-Jacques, il y a aussi deux orgues : le
plus petit date de 1637, mais le plus grand, de 1504, à hautes tou-
relles latérales, a deux tours crénelées. 11i 11 signale aussi, comme
analogue pour la forme à l’orgue de Lubeck, celui de la collégiale
de Biitzow, près Rostock, en Mecklembourg. Il ajoute, il est vrai,
que, par suite d’une réfection de l’instrument, en 1879, deux pan-
neaux extérieurs ont été ajoutés à l’ancien buffet. C’est une adjonc-
tion qui a souvent été pratiquée, même aux orgues du xvie siècle.
Rapprochons-nous de la France en traversant l’Alsace et la Lor-
raine. L’église Saint-Pierre de Nancy avait un orgue dès 1488; la
cathédrale de Verdun en avait un au xve siècle, placé sur l’ancien
jubé, démoli en 1755. Celle de Metz eut un orgue dès 1437 ; il était
1. Du reste, M. LudorfT, inspecteur des monuments du cercle de Dortmund
et directeur de la belle publication illustrée : Die Bau- und Kunstdenkmaler von
Westphalen (Üortmund-Stadt), y voit un mélange de spàtgothisch et d’adjonctions
de la Renaissance.
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Nordlingen, daterait de 1450 environ, l’orgue lui-même de 1466; il
est décoré par Hans Broschler de sept panneaux peints, avec les
figures en buste de Jésus-Christ entre six de ses Apôtres. Les volets
de l’orgue, représentant la Nativité, la Résurrection, sont de Simon
Metzger. Des trois tourelles, Tune a un fronton arrondi, les deux
autres un fronton triangulaire placés au-dessus d’une sorte d’im-
poste ajouré, en bois sculpté. Le massif est décoré de feuillages
en rinceaux et de consoles bilobées à sujets peints. La tribune
forme un petit ressaut; elle est ornée d’une frise inférieure et de
pendentifs gothiques.
A la Marienkirche de Dortmund, la tribune, aux panneaux riche-
ment sculptés, forme aussi une avancée; elle repose sur trois culs-de-
lampe dont les arêtes sont ornées d’une double dentelle de bois
sculpté; l’orgue est de date plus récente. Les rinceaux des consoles
de soutènement sont des plus élégants; mais la forme des tourelles,
surmontées d’un diadème de pinacles, diffère : elle est demi-circu-
laire et cette forme même m’inspire quelques doutes sur la date
(1480) assignée par M. A. HiII à cet orgue l. Dans les églises de
Lubeck, les orgues comptent parmi les curiosités importantes. A
elle seule, la Marienkirche en a trois : le plus grand, peint en blanc
et or, qui date originairement de 1518, a subi divers remaniements :
il n’a pas toujours été au fond de la nef, mais tout d’abord dans
une chapelle, comme le second orgue, de la fin du xve siècle celui-là;
le troisième, qui est au chœur, a été fait en 1561, avec les débris
d’un buffet gothique. A Saint-Jacques, il y a aussi deux orgues : le
plus petit date de 1637, mais le plus grand, de 1504, à hautes tou-
relles latérales, a deux tours crénelées. 11i 11 signale aussi, comme
analogue pour la forme à l’orgue de Lubeck, celui de la collégiale
de Biitzow, près Rostock, en Mecklembourg. Il ajoute, il est vrai,
que, par suite d’une réfection de l’instrument, en 1879, deux pan-
neaux extérieurs ont été ajoutés à l’ancien buffet. C’est une adjonc-
tion qui a souvent été pratiquée, même aux orgues du xvie siècle.
Rapprochons-nous de la France en traversant l’Alsace et la Lor-
raine. L’église Saint-Pierre de Nancy avait un orgue dès 1488; la
cathédrale de Verdun en avait un au xve siècle, placé sur l’ancien
jubé, démoli en 1755. Celle de Metz eut un orgue dès 1437 ; il était
1. Du reste, M. LudorfT, inspecteur des monuments du cercle de Dortmund
et directeur de la belle publication illustrée : Die Bau- und Kunstdenkmaler von
Westphalen (Üortmund-Stadt), y voit un mélange de spàtgothisch et d’adjonctions
de la Renaissance.