Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 12.1914-1916)

ROGER GR'ILLON

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doir (La Robe grise), crépuscules piquetés de chaumières éclairées;
couchers de soleil dans .la brume violacée des montagnes, natures
mortes s’estompant dans un halo de pénombre, s’accommodent d’une
peinture à la résonance ouatée, de délicates modulations en
mineur. Bientôt, préoccupé du caractère un peu anémique de ce
procédé, séduit par l’étude de Renoir, M. Grillon s’oriente vers
l’impressionnisme. Mais, par impossibilité de modifier d’emblée sa

NATURE MORTE, PAR M. ROGER GRILLON

vision, ou par essai de fusion, il s’en tient d’abord à un compromis
entre les deux tendances. Ainsi la Femme au panama se détache en
pleines vibrations solaires sur un fond où il n’y a presque rien de
changé aux lointains estompés de naguère. De même ses paysages
(La Bourelie, musée de La Rochelle; Le Port) sont restés dans cette
note intermédiaire, assez distante de toute influence, savoureuse et
originale. Peu à peu l’impressionnisme l’a définitivement conquis.
Aucune trace de son premier tempérament dans ces somptueuses
toiles : L'Homme à la pipe, F Ombrelle rouge, Portrait de M. J. P. V.,
où la science du portraitiste s’orchestre de la vibration chroma-
tique et des ombres colorées. Ses natures mortes suivent une évolu-